La sécurité des patients avant tout. Une petite étude d'un hôpital brésilien sur la chloroquine a été mise en pause après l'apparition de rythmes cardiaques suspects chez des malades.
Ces 81 patients volontaires de Manaus, au nord du pays, ont ainsi pris de fortes doses de chloroquine, qui fait l'objet d'une forte controverse ces derniers temps. Ce médicament utilisé dans la lutte contre le paludisme serait, pour une partie de la communauté scientifique, potentiellement efficace contre le coronavirus. Une étude très médiatisée du docteur Didier Raoult va dans ce sens, mais une grande partie des professionnels estime qu'elle n'a pas été réalisée selon le protocole adéquat, et appelle à la prudence en attendant des résultats plus concluants.
L'étude brésilienne met en avant l'un des effets secondaires potentiels du médicament, à savoir le risque cardiaque. «La publication nous apporte une information utile, à savoir que la chloroquine provoque une augmentation des anormalités des électrocardiogrammes, qui peuvent entraîner des morts soudaines par arrêt cardiaque», explique au New York Times David Juurling, chef du service de pharmacologie clinique à l'Université de Toronto.
En effet, en moins de 6 jours, 11 des patients testés avec les plus fortes doses sont décédés, ce qui a mis fin au test. La faible durée d'étude n'a pas permis aux chercheurs d'apporter une conclusion quant aux malades traités avec des doses moins importantes. Un tel scénario n'est pas inédit, puisque des hôpitaux suédois avaient également mis fin à des tests similaires à cause d'effets secondaires. Des publications à plus large échelle sont pour le moment en cours, pour mettre fin à un débat tendu, mais le processus est communément long pour s'assurer de la qualité scientifique des résultats.