Les dirigeants de la tribu Kayapo du village de Turedjam, qui compte 400 indigènes, ont obtenu gain de cause. Suite à leur demande, les compagnies minières, qui envahissent la forêt, ont accepté de quitter leur territoire en raison de la pandémie de Covid-19.
La trentaine de prospecteurs ont à l'unanimité accepté d'arrêter leurs opérations dans ce village indigène d'Amazonie, sans donner la date d'un éventuel retour, rapporte l'agence britannique Reuters. Si ce départ ne concerne qu'un village, d'autres groupes d'indigènes pourraient suivre le pas, à la suite de cette victoire.
D'autant plus que le Brésil a recensé, mercredi 1er avril, son premier cas de Covid-19 chez les indigènes. Le ministre de la Santé, Luis Henrique Mandetta, a souligné, lors d'une conférence de presse, que «la santé des indigènes constitue une grande source d'inquiétude» compte tenu de la vulnérabilité historique de ces communautés face aux virus importés. En effet, les maladies amenées par les colons européens ont décimé près de 95 % des autochtones d'Amérique.
Un village sous la déforestation
De 2016 à 2019, les opérations d'extraction de l'or sur les terres indigènes des Kayapos, ont entraîné l'abattage de plus de deux fois plus d'arbres que durant les 35 années précédentes, selon les chiffres du gouvernement.
Si l'exploitation minière a cessé dans le village de Turedjam, l'abattage incessant d'arbres auquel se livrent les mineurs pour défricher la terre en vue de creuser demeure. Au total, depuis 1980, plus de 8 200 hectares de forêts ont été détruits dans l'Etat.