De tous les candidats aux primaires démocrates américaines, elle était certainement l'une des moins connues. Tulsi Gabbard vient de suspendre sa campagne pour l'investiture démocrate après n'avoir remporté que deux délégués sur plus de 2.000 possibles.
Agée de 38 ans, elle est élue du deuxième district d'Hawaï à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Cette ex-militaire qui a servi en Irak et au Koweit s'appuie sur son expérience pour faire de la politique étrangère son premier cheval de bataille.
L'une de ses priorités était de retirer les forces armées américaines des guerres en cours afin de plutôt se concentrer sur l'effort de paix. Tulsi Gabbard considère par exemple que la menace russe est exagérée et que les Etats-Unis auraient tout intérêt à pacifier leurs relations avec la Corée du Nord.
Pendant sa campagne, la parlementaire a été mêlée à plusieurs polémiques. Lors de sa dernière apparition télévisée, le 20 novembre 2019, elle a notamment été épinglée par Kamala Harris pour ses critiques répétées contre le parti démocrate, souvent formulées lorsqu'elle était invitée de la chaîne ultra-conservatrice Fox News.
Sa rencontre avec Bachar el-Assad en Syrie, en janvier 2017, lui a également été reprochée. A ce sujet, Tulsi Gabbard avait déclaré que le dictateur syrien «n'est pas un ennemi des Etats-Unis car la Syrie n'est pas une menace directe pour les Etats-Unis».
Kamala Harris just slammed Tulsi Gabbard for her criticism of the Democratic Party at the #DemDebate pic.twitter.com/PSloH37T13
— NowThis (@nowthisnews) November 21, 2019
Ses prises de position lui ont valu le soutien de personnalités controversées. Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, s'est dit «impressionné par son talent» et Richar B. Spencer, suprémaciste blanc, a indiqué qu'il pourrait «voter pour elle». Les propos de l'ancienne militaire ont aussi été salués par des militants d'extrême droite sur le site 4chan.
Lorsque le nom de la candidate aux primaires démocrates a été cité favorablement par des médias d'Etat russes, Hillary Clinton l'a accusée d'être la «favorite» de Moscou, la qualifiant d'«atout russe». Jugeant cette déclaration diffamatoire, Tulsi Gabbard a attaqué l'ancienne secrétaire d'état en justice, pour 50 millions de dollars.
Elle oscille entre 0% et 2% des intentions de vote
Un peu plus tard, l'ancienne militaire s'est à nouveau faite remarquer en se contentant de se signaler «présente» le jour du vote pour la procédure de destitution de Donald Trump. Elle est la seule élue démocrate à la Chambre des représentants à s'être abstenue.
Sa faible popularité l'a amenée à être mise à l'écart de la compétition très tôt, à la fois par son parti et par les médias américains. Dans les sondages nationaux, elle oscillait entre 0% et 2% des intentions de vote. Une mobilisation faible qui lui a souvent fermé les portes des débats télévisés entre les candidats. Reste désormais à savoir quel sera son projet pour les années futurs, et si elle pourra rentrer dans les plans d'une éventuelle administration démocrate à la Maison Blanche.