Attaques, attaques et attaques. Le résumé du dernier débat démocrate organisé dans la nuit du 19 au 20 février pourrait tenir en ces mots. La violence des discussions entre les candidats présents sur scène est clairement montée d'un cran à deux semaines d'un Super Tuesday indécis.
Mike Bloomberg, cible privilégiée
S'il y en a un qui a cristallisé une majorité des attaques, c'est le milliardaire Mike Bloomberg. L'ancien maire de New York participait à son premier débat après une grande percée dans les sondages, bien aidée par ses publicités télévisées achetées pour plusieurs centaines de millions de dollars. Que ce soit sur ces dépenses records, sur sa politique de justice lorsqu'il était édile ou des déclarations qu'il avait pu avoir sur les femmes, tout était prétexte à s'en prendre à lui.
We have a grotesque situation where billionaires like Mr. Bloomberg have an effective tax rate lower than the middle class. #DemDebate pic.twitter.com/HzzWUAj05T
— Bernie Sanders (@BernieSanders) February 20, 2020
Ce dernier a plusieurs fois tenté de rétorquer, expliquant par exemple sur la justice qu'il avait pu faire des erreurs, et que si « on enlève ceux qui ont fait des erreurs, il n'y aurait personne sur scène». Pour autant, il a clairement passé une soirée compliquée, et la majorité des médias américains classent l'ancien maire comme le grand perdant du débat.
La stratégie marquante d'Elizabeth Warren
La plus offensive des qualifiés pour ce débat n'a été autre qu'Elizabeth Warren. Chutant dans les sondages, sa campagne est sur le fil du rasoir. Des mauvais résultats dans les prochaines semaines pourraient mettre fin à ses ambitions présidentielles. Pour tenter de contrer cette tendance, elle a attaqué tout le monde. Lorsque le sujet de la sécurité sociale est arrivée sur le terrain, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar et Bernie Sanders en ont pris pour leur grade en une minute seulement. «Pete Buttigieg (...), ce n'est pas un plan, c'est un Powerpoint. Celui d'Amy est encore moins, c'est un post-it», a-t-on notamment pu entendre de la bouche de la sénatrice.
Uppercut du gauche de Warren à Bloomberg. Violent. Propre. pic.twitter.com/Cb06tvIGBR
— Guillaume Blardone (@gblardone) February 20, 2020
Cette stratégie n'est pas anodine. Si Bernie Sanders semble plus que jamais devenir le candidat de la gauche américaine, Elizabeth Warren a montré qu'elle avait du répondant pour affronter l'actuel président lors d'un duel. Elle est d'ailleurs celle qui a le plus utilisé de temps de parole. «Imaginez maintenant Elizabeth Warren faire cela à Donald Trump en octobre», a d'ailleurs tweeté Julian Castro, soutien de la candidate.
Pete Buttigieg à contre courant
Quand la majorité des personnalités présentes sur scène ont choisi d'attaquer Mike Bloomberg, Pete Buttigieg a lui enchaîné les attaques contre Amy Klobuchar et Bernie Sanders. Ce dernier a été son plus proche adversaire dans les dernières primaires, puisqu'ils sont aujourd'hui les deux candidats avec le plus de délégués.
Pete Buttigieg ripped into Bloomberg and Sanders, noting that after Super Tuesday “the two most polarizing figures on this stage” could be the only two candidates left competing for the nomination https://t.co/j3rgbDkAfn pic.twitter.com/ByJQMoaaEI
— POLITICO (@politico) February 20, 2020
Alors que ses dernières performances dans les débats avaient été timorées, Mayor Pete n'a pas hésité à qualifier son collègue démocrate de «candidat qui veut incendier le parti». Il lui a notamment reproché le comportement sur les réseaux sociaux de son équipe de campagne, alors que les critiques à ce sujet sont de plus en plus nombreuses. Les «Bernie Bros», comme ils se font surnommer, attaquent en effet très régulièrement ceux qui s'opposent à la politique du sénateur sur Internet, parfois de manière très violente.