L'ancien vice-président est-il déjà en train de perdre la course à la Maison Blanche ? Après une quatrième place lors du caucus de l'Iowa, Joe Biden a terminé cinquième de la primaire du New Hampshire ce 11 février. Des résultats catastrophiques pour celui qui était annoncé grandissime favori chez les démocrates depuis un an.
Conscient que sa performance sur la côte Est ne serait pas bonne, il n'a même pas réalisé de discours dans le New Hampshire. Il a directement pris un avion pour la Caroline du Sud, l'une des prochaines étapes de la primaire démocrate. Et cet Etat sera primordial pour lui. Car si les deux premières défaites sont symboliquement lourdes, elles ne le privent pas de beaucoup de délégués, et les votants ne sont pas sa base électorale.
La propension de Noirs américains est bien plus grande dans cet Etat, et celui qui a passé huit ans au côté de Barack Obama profite d'un soutien inconditionnel de la minorité si l'on en croit les sondages. Il l'a d'ailleurs rappelé dans son discours du 11 février : «99,9% des Noirs américains n'ont pas encore voté».
99.9% — that’s the percentage of African-American voters who have not yet had a chance to vote in this nomination process. You cannot and should not win the Democratic nomination for President without the support of black and brown voters.
— Joe Biden (Text Join to 30330) (@JoeBiden) February 12, 2020
Mais malgré ça, les résultats restent inquiétants pour Joe Biden. Outre les défaites, sa popularité est en chute libre à l'échelle nationale. Si l'on en croit Real Clear Politics, qui fait des moyennes de tous les sondages, il culminait à 29% d'intention de vote à la fin du mois de janvier, pour n'être qu'à 20,9% deux semaines plus tard. À titre de comparaison, il n'a jamais été aussi bas depuis le début de la campagne un an auparavant.
Joe Biden, le Clinton de 2020
«Il est possible de faire un parallèle avec Hillary Clinton : un candidat, issu du vieil establishment des démocrates et annoncé vainqueur mais qui ne plaît pas aux électeurs», assure Nicole Bacharan, politologue et auteure de Le monde selon Trump. De plus, si les premières victoires entraînent un regain d'intérêt pour une campagne, les défaites refroidissent les électeurs. Sa chute n'est donc peut-être pas terminée.
«Il commence déjà à manquer d'argent, il diminue les publicités... S'il ne fait pas un bien meilleur score dans le Nevada et le New Hampshire, sa campagne pourrait très vite se terminer, peut-être même avant le Super Tuesday», explique Nicole Bacharan, qui souligne qu'il est cependant très difficile de faire des pronostics dans cette primaire indécise. Impossible donc d'enterrer le candidat de 77 ans aussi tôt, mais jamais un candidat ayant aussi mal débuté une primaire ne s'est finalement retrouvé investi par son parti.