Les années 2020 s'annoncent riches en découvertes pour la Nasa. Et parmi les missions les plus attendues, celle concernant l'astéroïde «Psyche 16», promet de capter l'attention des passionnées d'exploration spatiale comme du grand public.
Et pour cause, puisque l'astéroïde abriterait une immense quantité d'or et de métaux précieux. Le tout pour une valeur estimée à 700 quintillons de dollars, soit 700 milliards de mille milliards de milliards. Soit 93 000 milliards de dollars par habitant de la Terre (si l'on ne prend pas en compte la dévaluation conséquente de l'or si une telle redistribution était effectuée).
La mission a été baptisée par la Nasa «Psyche : voyage vers un monde de métal». C'est en 2022 que doit être lancée la sonde «Psyche» depuis le centre spatial Kennedy, en Floride. Elle doit arriver en orbite autour de l'astéroïde en 2026, après trois ans et demie de voyage, propulsée par l'énergie solaire. Elle survolera au passage la planète Mars, en 2023.
Psyche passera ensuite 21 mois à observer l'astéroïde, découvert en 1852 par l'astronome Annibale de Gasparis, le cartographiant et étudiant ses propriétés.
Un monde de métal
Les scientifiques pourront ainsi étudier pour la première fois des «noyaux de fer», l'un des éléments indispensables à la formation d'une planète. Ce sera également la première fois que sera étudié un monde constitué uniquement de métal, et non pas de roche et de glace. Ces observations permettront de mieux comprendre ce qui se passe à l'intérieur d'une planète comme la Terre, dont le noyau possède des propriétés comparables à l'astéroïde.
A cette occasion, la Nasa utilisera pour la première fois un nouveau type de laser encodant les données en photons pour les envoyer vers la Terre, alors que jusqu'à présent il s'agissait de signaux radio. Cela doit permettre d'envoyer une quantité de données largement supérieures à ce qui était possible auparavant.
L'exploitation minière en question
Si la présence d'une immense quantité de métaux précieux était confirmée, se poserait alors la question de l'exploitation minière de l'astéroïde. Ce, alors que le droit de l'espace reste flou.
En vertu du traité sur l'espace signé en 1967 à Washington, aucune entité privée ou publique n'a le droit de s'approprier la Lune ou les corps célestes. Mais un autre traité signé en 1979, le traité sur la Lune, pose le principe selon lequel la Lune et ses ressources font partie du patrimoine commun de l'Humanité. Deux conceptions s'opposent ainsi, entre des corps célestes qui n'appartiennent à personne ou qui appartiennent à tout le monde.
Les Etats-Unis pourraient toutefois se baser sur le «Space Act», voté en 2015 et qui «favorise le droit des citoyens américains à entreprendre l'exploration et l'exploitation commerciale des ressources spatiales», a l'exclusion des formes de vie extraterrestres.
Plusieurs entreprises privées américaines sont ainsi déja à l'affut , comme Deep Space Industries ou encore Planetary Resources.
Mais il faudra au moins 50 ans avant que ne commence une éventuelle exploitation de l'astéroïde. Et d'ici là, d'autres pays pourraient se mettre sur les rangs, et les lois encore évoluer.