Le Royaume-Uni vit les derniers jours de son histoire en tant que membre de l'UE. Après trois ans et demi d'atermoiements, le Brexit va enfin devenir réalité ce vendredi 31 janvier. Mais avant de dire au revoir à l'Union, les Britanniques vont avoir une dernière semaine riche en événements.
Ils auront d'abord les yeux rivés vers Bruxelles, où l'accord de Brexit doit franchir ce mercredi son dernier obstacle avant d'entrer en vigueur : la ratification par le Parlement européen. Ce qui devrait être une simple formalité. Le lendemain, les diplomates des Etats membres de l'UE approuveront le texte par écrit, toute dernière étape de la longue procédure d'adoption.
Un hémicycle européen qui va être chamboulé cette semaine. En effet, avec le Brexit, les 73 eurodéputés britanniques vont faire leurs valises cette semaine, au premier rang desquels le célèbre chef du Parti du Brexit Nigel Farage, figure de proue des eurosceptiques outre-Manche et pensionnaire du Parlement européen depuis 1999. Dans le sens inverse, 27 nouveaux députés d'autres nationalités, élus lors des élections européennes de mai dernier mais qui ne siégeaient pas en attendant le Brexit, feront enfin leur entrée au Parlement. Un «mercato» qui va bénéficier en premier lieu à la France et à l'Espagne, qui vont chacune récupérer cinq élus. Pour la France, deux sont issus de La République en marche (LREM), et les trois autres du Rassemblement national (RN), d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) et du Parti socialiste (PS).
Campagne de com', visite de Pompeo et pièce commémorative
Mais l'action ne se passera pas qu'au Parlement européen cette semaine. Au Royaume-Uni aussi, les événements vont se succéder. Dès lundi, sera lancée une campagne de communication, dont le message sera «Ce vendredi, le Royaume-Uni quittera l'UE», afin d'inciter les entreprises et les citoyens à prendre leurs dispositions d'ici à janvier 2021, lorsque la période de transition post-Brexit prendra - en théorie - fin.
Puis, ce mercredi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo sera en visite à Londres, où il rencontrera le Premier ministre Boris Johnson. Objectif pour les Etats-Unis, «réaffirmer la relation spéciale» américano-britannique et «discuter de la manière d'élargir et approfondir les liens commerciaux» après le Brexit, alors que Donald Trump a promis au dirigeant britannique un accord commercial bilatéral «énorme» et «magnifique» une fois le Royaume-Uni sorti de l'UE.
Le même jour, «BoJo» répondra aux questions d'internautes sur Facebook, un type d'événement auquel il s'est déjà plié le mercredi 22 janvier dernier. Puis, le jeudi, veille du Brexit, le Premier ministre invitera des enfants à Downing Street. Ces derniers auront l'occasion de l'interroger sur ses projets à destination de la nouvelle génération. Enfin, vendredi, jour du grand départ, Boris Johnson présidera une réunion de son gouvernement dans le nord de l'Angleterre, et une pièce commémorative de 50 pence (60 centimes d'euros) célébrant le Brexit sera mise en circulation.
Pas de sonnerie de Big Ben
Avant l'instant historique, à 23h heure locale (minuit en France) vendredi : le Royaume-Uni deviendra alors officiellement le premier pays à quitter l'Union européenne, trois ans et demi après la référendum qui a vu la victoire du «Leave» et 47 ans après son entrée dans l'UE. Au grand dam des eurosceptiques les plus fervents, la cloche de Big Ben, en travaux, ne retentira pas pour célébrer cet événement. En revanche, une horloge lumineuse projetée sur Downing Street marquera le compte à rebours avant le grand saut, et des drapeaux britanniques flotteront sur les bâtiments près du Parlement.
Un départ en grande pompe, mais qui ne signifie pas - loin de là - la fin des négociations entre Londres et Bruxelles. En effet, à partir du 1er février s'ouvrira une période de transition entre les deux parties, durant laquelle leurs relations resteront inchangées, le Royaume-Uni n'ayant seulement plus le droit de siéger dans les institutions européennes ni d'avoir son mot à dire dans les décisions de l'UE. Une phase qui doit permettre aux deux camps de nouer une nouvelle relation en termes de commerce et de sécurité. Boris Johnson ne veut pas entendre parler d'une prolongation de cette période, prévue pour s'achever fin 2020, alors que l'Union juge ce calendrier trop serré. De quoi déjà nous laisser présager de nouveaux épisodes au feuilleton du Brexit.