La Chine continue son chantage sportif. La chaîne publique CCTV a décidé de déprogrammer la rencontre de Premier League Arsenal-Manchester City prévue le 15 décembre après les commentaires de Mesut Ozil sur les Ouïghours.
«Des Corans sont brûlés... des mosquées détruites... les écoles islamiques interdites... des intellectuels religieux tués les uns après les autres... Des frères envoyés par la force dans des camps», avait ainsi écrit le Gunner sur ses réseaux sociaux, faisant référence au traitement de la minorité musulmane en Chine. Depuis plusieurs semaines, un certain nombre de révélations semblent en effet prouver des discriminations fortes de la part des autorités contre les Ouïghours.
La réplique de la Chine ne s'est pas fait attendre, et pourrait d'ailleurs se prolonger. Très sensible aux critiques sur sa politique intérieure, le pays n'hésite pas à attaquer au portefeuille, surtout lorsqu'il s'agit du sport. En septembre 2019, CCTV avait déjà annulé la diffusion de match de pré-saison en NBA en raison d'une phrase d'un dirigeant en soutien aux manifestants de Hong Kong.
#HayırlıCumalarDoğuTürkistan pic.twitter.com/dJgeK4KSIk
— Mesut Özil (@MesutOzil1088) December 13, 2019
Prudent, et conscient du risque économique qui pèse sur le club et le football anglais en général, Arsenal n'a pas soutenu son joueur. «Le club a toujours adhéré au principe de ne pas s'impliquer en politique», pouvait-on ainsi lire dans un communiqué publié sur Weibo, un réseau social très populaire en Chine.
Comme pour la NBA, la Premier League est dépendante des revenus générés par le marché chinois. Le football y est de plus en plus populaire, les équipes se bousculent chaque été pour y réaliser des événements promotionnels mais surtout, un contrat de 600 millions d'euros a été signé en 2016 concernant les droits de retransmission du championnat, un record.