La France a appelé mercredi la Chine à cesser ses «détentions arbitraires de masse» au Xinjiang (nord-ouest), où plus d'un million de musulmans, principalement d'ethnie ouïghoure, seraient détenus dans ce que Pékin présente comme des «centres de formation professionnelle».
«Nous appelons les autorités chinoises à mettre un terme aux détentions arbitraires de masse dans des camps», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères au point de presse électronique quotidien du Quai d'Orsay.
«Nous invitons la Chine, outre la fermeture des camps d'internement, à inviter la Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme (de l'ONU, Michelle Bachelet) et les experts des procédures spéciales dans les meilleurs délais afin de rendre compte de manière impartiale de la situation», a ajouté le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Plus d'un million de musulmans détenus
Une nouvelle fuite de documents officiels chinois a jeté une lumière crue sur les ¡centres de formation professionnelle» où seraient détenus plus d'un million de musulmans. Ces documents, obtenus par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et publiés dimanche par 17 organes de presse à travers le monde, détaillent les règlements draconiens régissant les sites de détention installés au Xinjiang, vaste région du nord-ouest de la Chine à majorité musulmane.
«Nous suivons avec une grande attention l'ensemble des témoignages et documents relayés par la presse» concernant le «système répressif mis en place dans cette région», a souligné le ministre français des Affaires étrangères.
En début de semaine, Pékin a qualifié «d'inventions» ces informations, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, accusant «certains médias» de recourir à «des méthodes ignobles pour monter en épingle la situation au Xinjiang».
D'après des organisations de défense des droits de l'homme, plus d'un million de musulmans sont détenus au Xinjiang dans des camps de rééducation politique. Pékin récuse ce chiffre et évoque des «centres de formation professionnelle» destinés à lutter contre la radicalisation islamiste, en réaction à une série d'attentats sanglants attribués ces dernières années à des militants ouïghours.