Cinq ans de guerre, plus de 13.000 morts et un blocage qui ne semble pas près de tomber. Pour tenter de remédier à l'enlisement du conflit en Ukraine, qui oppose l'armée nationale à des séparatistes prorusses dans l'est du pays, et d'instaurer un dialogue avec la Russie, suspectée d'armer les rebelles, un sommet est organisé à Paris ce 9 décembre.
Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, chefs d'Etat russe et ukrainien, participeront donc à des discussions avec Angela Merkel et Emmanuel Macron. Le couple franco-allemand est en effet particulièrement présent dans la résolution de ce conflit depuis plusieurs années, puisqu'il s'agit de la cinquième réunion de la sorte, désormais nommée «format Normandie» (le premier sommet avait eu lieu à l'occasion d'une commémoration du débarquement en Normandie en juin 2014).
Que ce soit en Ukraine ou en Europe, beaucoup d'observateurs seront particulièrement attentifs. Et pour cause, le test sera important pour Volodymyr Zelensky, ancien comédien, élu président en 2019 sans aucune expérience politique. Il avait promis pendant sa campagne de mettre fin au conflit, mais il ne veut pas non plus perdre la face lors de négociations avec Vladimir Poutine, au risque de se mettre à dos tous les nationalistes de son pays.
Des signes encourageants ?
À la veille du départ du président ukrainien, des manifestations étaient d'ailleurs organisées à Kiev, pour demander au chef d'Etat de ne pas capituler. Il faut dire qu'outre son inexpérience, Volodymyr Zelensky affronte également un Vladimir Poutine très influent en Europe, notamment grâce à sa puissance énergétique. D'autant que la Russie, déjà sanctionnée par l'Europe pour être un soutien des rebelles, ne risque pas de perdre grand-chose dans ce sommet, contrairement à l'Ukraine.
Le pays pourrait être amputé de certaines régions du Dombass, où les tirs se font toujours entendre. Depuis quelques mois cependant, quelques signes encourageants se font sentir. Des troupes se retirent progressivement des terrains de guerre, et un échange de prisonniers entre les deux pays a eu lieu en septembre 2019. Cela ne garantit pas pour autant une paix à venir.
Au niveau économique, si la situation s'améliore, Kiev marche encore sur des oeufs. Le PIB, en augmentation depuis 2016, n'est toujours pas revenu au niveau de 2013, idem pour le taux de chômage. Volodymyr Zelensky s'apprête donc, déjà, à affronter le défi le plus important de sa jeune présidence.