La France a refusé d'apporter ses conseils en matière de maintien de l'ordre au gouvernement chilien qui fait face à une vague de contestation sociale vivement réprimée.
«Nous ne conduisons pas de coopération en matière de maintien de l'ordre avec les autorités chiliennes à l'heure actuelle, et les projets éventuels qui devaient être menés, sont ajournés», a annoncé la police nationale à l'AFP.
Le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera avait récemment annoncé que les polices anglaise, espagnole et française conseilleraient les forces chiliennes pour aider au maintien de l'ordre dans le pays.
Depuis quarante jours, une vague de contestation embrase le Chili, portée par des revendications sociales comme la hausse du salaire minimum et marquée par de violents affrontements.
déjà 2.000 blessés au chili
La mobilisation a fait 23 morts, dont cinq après l'intervention des forces de sécurité, et plus de 2.000 blessés. 200 personnes aurait déjà perdu un oeil.
Plusieurs ONG dont Human Rights Watch ont dénoncé «de graves violations des droits de l'Homme de la part de la police». Le directeur pour les Amériques de cette ONG, Jose Miguel Vivanco, a affirmé avoir reçu des centaines de plaintes concernant «un usage excessif de la force dans les rues et des abus contre des détenus».
Le 21 octobre, le sénateur chilien Vial établissait une comparaison entre le Chili et la France dans la répression des manifestations. «Dans un pays comme la France, le président Macron a eu à recourir à la police et à utiliser l'armée (durant la crise des Gilets jaunes, ndlr). Personne n'aime faire ça, mais il fallait le faire. C'est pareil pour le président Pinera, parce que son devoir fondamental est la sécurité du pays. Il va devoir le faire, dans les limites bien sûr requises.»
Depuis un an et le début du mouvement des Gilets jaunes, les forces de l'ordre françaises et le gouvernement sont très critiqués pour leurs opérations de maintien de l'ordre, en raison notamment des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) qui ont éborgné plusieurs manifestants.
24 personnes auraient perdu un oeil depuis le début du mouvement social des Gilets jaunes, d'après le calcul du journaliste indépendant David Dufresne.
Le dernier en date, Manuel C., a perdu l'usage de son oeil après avoir reçu un projectile très probablement lancé par la police.
Image très violente !!! Blessure à l'oeil un commentaire @CCastaner @prefpolice #PlaceItalie #16Novembre #Acte53 #Paris #GiletsJaunes #Manu #1AnDeColère Mais on imagine que #IGPN va pas réussir a identifier le tireur et ce sera classé sans suite ... pic.twitter.com/HGuJjwydzS
— Altra (@AltraMale) November 17, 2019