Alors que la capitale indienne, New Delhi, est touchée depuis près d'un mois par un épisode de pollution particulièrement sévère, un bar d'un genre spécial attire les foules : il propose d'inhaler des «shoots» d'oxygène aromatisé.
Les séances durent 15 minutes, et sont vendues entre 300 roupies (4 euros) et 500 roupies (6 euros), en fonction de la saveur choisie : cannelle, citronnelle, lavande, eucalyptus, cerise, orange, menthe poivrée... L'oxygène, pur à 80 à 90 %, passe à travers un tube, que les clients placent dans leurs narines.
«Cela détoxifie le corps et réduit l'impact de la pollution et de tout le carbone que vous inhalez. Cela dynamise également le corps et vous rend détendu», assure à France 24 Ajay Johnson, le gérant du bar, baptisé Oxy Pure et situé dans un centre commercial de New Delhi.
L'air de la mégapole de vingt millions d'habitants, qui fait partie des villes les plus polluées de la planète, est depuis quelques semaines irrespirable, en raison d'une conjonction d'éléments naturels (froid, vents faibles, etc.) et humains (notamment les brûlis agricoles). Ainsi, 30 à 40 clients se pressent chaque jour dans la boutique d'Ajay Johnson.
Un concept ancien
Le concept des bars à oxygènes est loin d'être une nouveauté, rappelle Libération. Le premier du genre a ouvert dès 1996 à Toronto, avant que l'initiative se diffuse dans le monde entier : Tokyo, Las Vegas, Los Angeles... Jusqu'en France, où une première boutique de ce type a ouvert à Paris en 2008, lancée par Sophie Séguéla, la femme du célèbre publicitaire Jacques Séguéla.
Malgré le succès de ces bars à oxygène, leurs bénéfices n'ont jamais été prouvés par quelconque étude scientifique. «On peut se demander s'il ne s'agit pas d'un effet placebo. A partir du moment où on vous explique que quelque chose va avoir un effet positif, on sait que dans une part non négligeable de la population, on va observer cet effet positif sans qu'il n'y ait aucun effet réel mesurable, objectivable», expliquait en janvier 2019 au site AlloDocteurs le physiologiste Gilles Dixsaut.