A 52 ans, elle a pris le pouvoir en Bolivie après le départ d'Evo Morales au Mexique.
Sénatrice, elle s'est hissée au sommet de l'Etat après une succession de démissions. Evo Morales parti au Mexique, c'est le vice-président, la présidente et le vice-président du Sénat ainsi que le président de la Chambre des députés, qui, dans l'ordre, auraient dû lui succéder.
Mais le premier, le troisième et le quatrième cités ont démissionné tandis que la seconde a déclaré n'avoir pas pu accéder au Sénat. Jeanine Áñez en a profité pour s'autoproclamer présidente par intérim de Bolivie mardi 12 novembre malgré l'absence de quorum (un nombre minimal d'élus) au Parlement. Les députés du parti du président (MAS) ont boycotté la séance, craignant pour leur sécurité.
Reconnue par les Etats-Unis et la Russie notamment, elle a promis l'organisation de nouvelles élections avant la fin du mois de janvier 2020. Evo Morales a dénoncé «le coup d'Etat le plus astucieux et le plus odieux de l'histoire».
Des tweets racistes
Jeanine Áñez, originaire de la ville de Trinidad, est la deuxième femme de l'histoire de ce pays à accéder aux plus hautes fonctions de l'Etat après Lidia Gueiler (1978-1980). «C'est une avocate et ancienne présentatrice de télévision», écrit Courrier International. Elle siège depuis 2010 au Sénat bolivien, depuis 2014 sous l'étiquette Unidad Democratas, un parti d'opposition très conservateur.
Elle a prêté serment une Bible à la main et fait part de sa foi dans beaucoup de ses prises de parole publiques. «Je suis une femme de foi, une femme de Dieu. Pour moi, la parole du Seigneur est très importante, et j’y reviens souvent. Tant que je serai au Palais du gouvernement, la Bible y sera aussi», a-t-elle déclaré vendredi selon RFI.
Depuis son accession au pouvoir, ses opposants se font un plaisir de déterrer ses vieux tweets racistes envers la population indienne de Bolivie. «J'ai vu quelques tweets que je n'ai jamais écrits», a-t-elle tenté de justifier vendredi dans des propos rapportés par l'AFP.
Le climat est toujours brûlant en Bolivie. Depuis le départ d'Evo Morales pour le Mexique, élu pour une quatrième fois de suite mais dont l'élection est entachée de soupçons de fraudes, ses supporters et ses opposants s'affrontent violemment. Et dernièrement, Jeanine Áñez a pris un décret qui exempte de poursuites pénales les forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions...