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Nouveaux heurts en Catalogne entre indépendantistes catalans et forces de l'ordre

De nouveaux heurts ont eu lieu mardi à Barcelone entre indépendantistes catalans et forces de l'ordre, lors de manifestations contre la condamnation lundi des dirigeants séparatistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.

Dans la soirée, les associations indépendantistes ont convoqué de nombreuses manifestations devant des représentations gouvernementales dans les principales villes de la région du nord-est de l'Espagne. Quarante-mille personnes ont ainsi manifesté à Barcelone et 9.000 à Gérone.

Charges policières

Dans la métropole catalane, la police a chargé quelques centaines de manifestants, le visage masqué, qui lançaient toutes sortes de projectiles sur les agents et ont fait des feux devant les cordons policiers. Trois personnes ont été arrêtées, selon la police catalane.

Des charges policières ont aussi eu lieu à Tarragone ou à Gérone, selon la télévision locale et la police régionale.

Plus tôt dans la journée, des militants indépendantistes ont coupé des routes, dont l'autoroute reliant Barcelone à la France, dans la région de Gérone, et des voies ferrées à travers la région, selon le ministère espagnol des Transports.

Cette deuxième journée de tensions intervenait après le blocage lundi de l'aéroport de Barcelone, à l'appel de la mystérieuse organisation «Tsunami démocratique».

Des manifestants envahissent et bloquent l'aéroport El Prat de Barcelone, le 14 octobre 2019 [Josep LAGO / AFP]
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Des manifestants envahissent et bloquent l'aéroport El Prat de Barcelone, le 14 octobre 2019

 

Quelque 10.000 manifestants, selon le gouvernement, avaient bloqué jusque tard dans la nuit les accès de l'aéroport, où plus de 100 vols avaient été annulés, selon son gestionnaire AENA.

Des manifestants avaient affronté la police qui avait tiré des balles en mousse et en caoutchouc. Selon les services de secours, 115 ont dû être pris en charge médicalement à l'aéroport lundi. Un manifestant a perdu l'usage d'un oeil, une blessure «compatible» avec un projectile de la police, selon l'hôpital où il a été opéré mardi.

La mobilisation «va continuer», a déclaré à Barcelone un employé de banque de 60 ans, Javier Marinez, évoquant l'Espagne et la Catalogne comme «des époux déjà séparés à qui il ne reste plus qu'à négocier les conditions du divorce».

Des marches partiront mercredi de cinq villes catalanes pour converger à Barcelone vendredi, jour de «grève générale» et de manifestation de masse.

«Ce que les manifestants disent dans les rues (…), c'est qu'en mettant les gens en prison, on ne va rien résoudre» et qu'il faut «s'asseoir, parler et trouver une solution démocratique», a assuré à l'AFP le président indépendantiste du Parlement catalan, Roger Torrent.

Il a répété que l'objectif des indépendantistes restait de forcer Madrid à négocier un référendum d'autodétermination, dont le gouvernement espagnol ne veut pas entendre parler: «pour nous, c'est la seule formule de résolution du conflit».

«Maintenant, le peuple doit être dans la rue, toutes les révoltes partent de là, regardez Hong Kong!», a assuré Victoria Santos, manifestante barcelonaise de 62 ans, jugeant surtout «injuste le cas des Jordi» (Sanchez et Cuixart), dirigeants des grandes organisations indépendantistes ANC et Omnium cultural, condamnés lundi à neuf ans de prison pour «sédition».

Des manifestants incendient des cartons dans le centre de Barcelone le 15 octobre 2019 [Pau Barrena / AFP]
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Des manifestants incendient des cartons dans le centre de Barcelone le 15 octobre 2019

 

Parmi tous les indépendantistes condamnés, la peine la plus lourde a été infligée à l'ancien numéro deux du gouvernement catalan Oriol Junqueras qui a été frappé de 13 ans de prison pour «sédition» et «détournement de fonds».

D'anciens «ministres» régionaux et l'ex-présidente du parlement catalan ont reçu de 10 ans et demi à 12 ans de prison.

Dans la foulée, le parquet a lancé un nouveau mandat d'arrêt contre l'ex-président régional Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique fin octobre 2017 pour échapper aux poursuites.

Le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez affiche sa fermeté face aux séparatistes. Le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a assuré «qu'aucune grâce n'était prévue pour les condamnés».

La loi prévoit cependant la possibilité de leur accorder des permis de sortie d'ici quelques mois pour les premiers. La décision revient à l'administration pénitentiaire qui dépend du gouvernement régional catalan, indépendantiste.

Prochain chef de la diplomatie européenne, le ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Borrell, qui est catalan, a qualifié de «totalitaire» l'attitude des séparatistes qui «considèrent que les seuls Catalans sont ceux qui suivent leurs idées».

D'après le dernier sondage publié en juillet par le gouvernement catalan, 44% des habitants de la région sont favorables à l'indépendance et 48,3% y sont opposés.

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