En cas d'une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie, quelque 34,1 millions d'individus périraient en l'espace de seulement quelques heures, selon une étude américaine.
Au moins 57,4 millions de personnes seraient également blessées. Au total, plus de 90 millions d'âmes seraient ainsi touchées dans les premières heures suivant la première frappe, sans compter les millions d'autres affectées à long terme par les retombées radioactives. C'est du moins ce que prétend démontrer une simulation réalisée par des chercheurs de l'université de Princeton (Etats-Unis).
Dévoilée dans le cadre du programme Science and Global Security (SGS), la simulation entend montrer, sur une carte du monde, les différents trajets des missiles balistiques (envoyés par les deux camps, Otan et Russie) qui seraient lancés au-dessus des continents, avant de révéler l'impact exact d'éventuelles frappes aériennes. Le tout sur fond de musique angoissante et de bruitages d'explosion.
Première leçon : l'Europe, prise en sandwich par les deux puissances, serait rayée de la carte du monde. De même, il ne vaut mieux pas habiter une métropole, les géants démographiques et les centres économiques étant les plus ciblés par les ogives nucléaires.
Une simulation partielle
S'il est digne d'un film catastrophe, ce scénario n'a que très peu de chances de s'écrire, (r)assure Sam Dudin, chercheur dans le think tank britannique RUSI, cité par The Independent. Depuis les années 1950 et le début de la Guerre froide, les politiques étrangères de Washington et Moscou consistent en effet à enrayer toute escalade de la violence et éviter tout conflit direct avec l'«ennemi».
Le chercheur Sam Dudin pointe les défauts de la simulation : elle ne prend pas en compte les systèmes de défense antimissile des pays européens (qui désintégreraient au moins partiellement les ogives avant qu'elles ne frappent), se trompe quant au nombre de victimes potentielles (qui serait bien plus élevé), et ignore plusieurs zones de frappe stratégiques sur le continent européen. Des approximations qui, selon lui, «démontrent la fâcheuse tendance des Américains à ignorer ses alliés».