«Y a-t-il des déchets nucléaires près de chez vous ?» : l'ONG environnementale Greenpeace France a publié ce mardi 28 mai une carte permettant de savoir si des matières radioactives sont stockées ou de passage non loin de sa commune.
Autant le dire tout de suite : avec 58 réacteurs installés sur l'ensemble du territoire depuis six décennies, c'est plus que plausible. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, nul besoin d'habiter à Flamanville, Nogent ou Fessenheim – des villes abritant une centrale – pour être concerné.
«Les déchets nucléaires ne concernent pas seulement les riverains des centrales nucléaires», rappelle l'ONG dans son communiqué, précisant que les matières et déchets radioactifs circulent à peu près partout en France, du lieu de production à celui d'entreposage ou de stockage, via «des gares»et «des routes très fréquentées», et «souvent à l'insu des riverains». Des sites répertoriés par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) – la région Occitanie est la première concernée – et recensés par Greenpeace dans la carte ci-dessous.
Y a-t-il des déchets nucléaires près de chez vous ? [Spoiler : OUI] #nucléaire #ZéroDéchetNucléaire https://t.co/KMlHLy2Lbg
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 28 mai 2019
François de rugy interpellé
La carte tombe à point nommé, alors qu'un débat public sur la gestion des matières nucléaires se tient partout en France jusqu'au 25 septembre. Fin 2017, l'Hexagone comptait environ 1,62 million de mètres cubes de déchets radioactifs, selon l'Andra. A elle seule, l'industrie électronucléaire est responsable de près de 60% d'entre eux, soit près d'un million de mètres cubes.
Dans son communiqué, Greenpeace invite à signer la lettre ouverte au ministre de la Transition écologique, François de Rugy, l'appelant à agir face à cette crise des déchets nucléaires. Quitte à lui rappeler ses propos de 2015, quand il était encore président du Parti écologiste (ex-Ecologistes!) et pourfendeur de l'énergie nucléaire : «Ce n’est pas la solution. Les investissements que le nucléaire impose se feraient inévitablement au détriment du développement des énergies renouvelables, et il produit des déchets radioactifs pendant des milliers d’années, dont on ne sait que faire.» Depuis, François de Rugy est devenu ministre LREM.