La catastrophe écologique de Fukushima n'est pas terminée. Tokyo Electric Power (Tepco), propriétaire de la centrale endommagée par le séisme, puis par un tsunami, en 2011, pourrait déverser des eaux radioactives dans l'océan Pacifique. C'est le ministre de l'Environnement du pays, Yoshiaki Harada, qui l'a annoncé à la presse le 10 septembre.
En tout, 1 million de tonnes d'eaux contaminées, qui ont été utilisées pour refroidir certaines parties de la centrale et éviter la fonte des combustibles, sont contenues dans des réservoirs sur le site. Ne possédant pas de technologie pour nettoyer convenablement l'eau, «la seule option sera de la drainer vers la mer et de la diluer», a confié Yoshiaki Harada.
Cette technique est régulièrement utilisée par les centrales qui sont situées en bord de mer. Seulement, habituellement, seules les eaux contenant du tritium, un isotope d'hydrogène, sont rejetées, et celles de Fukushima contiennent d'autres éléments contaminants. En tout, selon une étude menée par la Société de l'Énergie Atomique du Japon, il faudra près de 17 ans pour évacuer graduellement les eaux après une dilution pour réduire le niveau de radiocactivité.
Si rien n'est confirmé pour le moment, et qu'il s'agit plus d'un avis personnel du ministre que d'une annonce, cette éventualité à de quoi inquiéter, à commencer par les pécheurs qui travaillent dans les environs. Des relations avec les pays voisins comme la Corée du Sud ou la Chine, qui sont déjà tendues, pourraient encore se détériorer. Ainsi, l'ambassadeur du Japon en Corée a récemment été convoqué afin de rendre des comptes sur le sujet. Il apparaît en effet clair que la décision ne pourra pas venir uniquement du Japon.