Les autorités sanitaires tirent la sonnette d'alarme outre-Atlantique alors que le nombre de décès et de malades en lien avec la cigarette électronique ne cesse d'augmenter.
Le bilan a été revu à cinq morts, ce vendredi aux Etats-Unis. Un nombre de cas inquiétant qui pourrait de nouveau gonfler dans les prochains jours.
D'autant que le nombre d'utilisateurs de cigarette électronique souffrant de maladies pulmonaires a lui aussi explosé en quelques jours. Ils sont ainsi au moins 450 à ce jour à être atteints d'une affection respiratoire liée à la vapoteuse.
Le THC, dénominateur commun ?
Plusieurs pistes sont explorées par les autorités sanitaires. L'inhalation de produits contenant du THC (tétrahydrocannabinol) - substance active présente dans le cannabis- un dénominateur commun fréquent des malades, pourrait être la cause de ces problèmes pulmonaires. Il s'agit de recharges illicites commercialisées sur le marché noir. Au moins une des deux victimes dont les décès ont été annoncés vendredi après-midi par les autorités sanitaires locales en Californie et dans le Minnesota avait consommé ce type de substance.
En Californie, l'Agence de santé publique du comté de Los Angeles a elle aussi fait état d'un mort lié à la cigarette électronique, un patient âgé de plus de 55 ans. Il «souffrait de problèmes de santé chroniques» mais c'est bien le vapotage qui est considéré comme la cause probable de sa mort, a précisé le responsable de l'Agence, le Dr Muntu Davis. Il n'a pas précisé quel type de produits il utilisait mais a déclaré que sur les douze cas de patients tombés malades après avoir vapoté - dont le cas mortel - recensés dans le comté, tous sauf un avaient «l'habitude de consommer des produits à base de cannabis ou de marijuana». Un autre décès a été confirmé dans l'Indiana après l'Oregon et l'Illinois.
Une huile de vitamine E soupçonnée d'endommager les poumons
Un possible lien a également été établi entre certains malades et une huile de vitamine E, qui se consomme normalement en gélule ou en huile pour la peau. La vaporisation à haute température de cet additif pourrait avoir endommagé les poumons des vapoteurs. Mais les responsables sanitaires de l'Etat fédéral ont appelé à la prudence dans l'attente d'analyses plus complètes.
«Aucune substance ou molécule unique, dont l'acétate de vitamine E, n'a été identifiée dans l'ensemble des échantillons analysés», a insisté Mitch Zeller, directeur du centre pour le tabac de la Food and Drug Administration, qui teste au niveau national les produits impliqués. «Nous n'avons pas encore toutes les réponses», a renchéri Ileana Arias, responsable des maladies non-infectieuses aux Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Par mesure de précaution, les CDC recommandent dans l'immédiat de ne pas utiliser de cigarettes électroniques, quelles qu'elles soient.