La rentrée sera chargée en grands événements internationaux, avec notamment les 30 ans de la chute du mur de Berlin, le Brexit, les élections législatives en Israël ou encore la COP25 au Chili.
80e anniversaire du début de la seconde guerre mondiale (1er septembre)
Un triste anniversaire. Dimanche 1er septembre sera commémoré en Pologne le début de la Seconde Guerre mondiale, qui avait démarré le 1er septembre 1939 avec l'entrée des troupes allemandes dans le pays d'Europe de l'Est. Pour l'occasion, Donald Trump devait faire le déplacement et prononcer un discours, les Etats-Unis étant entrés en guerre en décembre 1941, après l'attaque de Pearl Harbour. Mais le président américain a annulé son voyage ce jeudi 29 août, en raison de l'ouragan Dorian qui se dirige vers la Floride. C'est le vice-président Mike Pence qui le remplacera.
Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel n'assisteront pas non plus aux cérémonies à Varsovie, tout comme le président russe Vladimir Poutine. Il n'a en effet pas été invité, la Pologne ayant choisi de convier seulement les pays membres de l'Otan, de l'UE et du Partenariat oriental, dont la Russie ne fait pas partie. Une quarantaine de délégations internationales sont tout de même attendues selon la présidence polonaise, la moitié environ étant conduites par des chefs d'Etat.
élections municipales en russie (8 septembre)
Des élections municipales dans un contexte tendu. Le 8 septembre prochain, les Russes seront appelés aux urnes pour élire leurs députés locaux, alors que des manifestations pour réclamer des «élections libres» ont éclaté à Moscou à la mi-juillet. Les protestataires contestent la décision de la commission électorale de Moscou de rejeter les candidatures dans la capitale russe de plusieurs dizaines de candidats de l'opposition (parmi lesquels figurent des alliés du principal opposant au Kremlin, le blogueur anticorruption Alexeï Navalny).
Les manifestations, non autorisées, du 27 juillet et du 3 août, ont été durement réprimées par la police. La première s'est soldée par près de 1.400 arrestations (du jamais vu depuis le mouvement de contestation de 2012 contre le retour au Kremlin du président Vladimir Poutine, selon l'ONG OVD-Info), la seconde par environ 700 interpellations. Pour le quatrième week-end de manifestation consécutif, le 10 août, 50.000 personnes ont défilé dans les rues de Moscou selon l'ONG Compteur Blanc, soit la plus grosse mobilisation depuis le début du mouvement de contestation. Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs autres villes, comme à Saint-Pétersbourg ou à Rostov-sur-le-Don.
troisième débat de la primaire démocrate aux états-unis (12 septembre)
On va commencer à y voir plus clair. Aux Etats-Unis, le troisième débat de la primaire démocrate pour l'élection présidentielle 2020 aura lieu le 12 septembre à Houston, au Texas. Alors que vingt candidats (sur 25) étaient présents lors du deuxième débat les 30 et 31 juillet derniers à Détroit (Michigan), ils ne seront plus que dix mi-septembre, rêvant tous de se frotter à Donald Trump le 3 novembre 2020.
Pour se qualifier à ce troisième débat, le Parti démocrate avait en effet édicté des règles plus strictes. Les candidats devaient avoir recueilli au moins 2 % des soutiens dans quatre différents sondages entre fin juin et fin août, et avoir reçu des contributions financières d'au moins 130 000 donateurs d'ici à la fin août.
Dix candidats, sur les 21 restants, ont réussi à remplir ces deux conditions : Joe Biden, Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Kamala Harris, Pete Buttigieg, Beto O'Rourke, Cory Booker, Amy Klobuchar, Julian Castro et Andrew Yang. Houston accueillera un seul débat avec tous les prétendants à la Maison Blanche, et non deux (avec la moitié des candidats dans le premier et l'autre moitié dans le deuxième) comme cela a été le cas lors des deux premiers rendez-vous. L'occasion de voir pour la première fois les trois favoris sur la même scène : Joe Biden, Bernie Sanders et Elizabeth Warren.
Elections législatives en israël (17 septembre)
Benjamin Netanyahou en danger ? Le Premier ministre israélien, au pouvoir depuis 2009 (après un premier mandat entre 1996 et 1999), va, pour la deuxième fois en six mois, être face au défi des urnes, alors que sa domination sur la vie politique de son pays semble s'éroder. Après que son parti, le Likoud, a remporté les élections législatives en avril dernier, le dirigeant de droite - qui a battu le 20 juillet le record de longévité à la tête du pays de David Ben Gourion, père fondateur d'Israël - a échoué à former une coalition gouvernementale. Il a donc choisi de dissoudre le Parlement, et de convoquer de nouvelles élections, le 17 septembre, afin d'avoir plus de temps pour négocier un gouvernement d'union.
D'après les derniers sondages, le Likoud est au coude-à-coude avec la formation centriste Bleu Blanc de Benny Gantz. C'est donc Avigdor Lieberman, le chef du parti de droite nationaliste Israël Beitenou, troisième force du pays, qui pourrait être l'arbitre de ce scrutin, car son soutien pourrait permettre la formation d'une coalition.
A l'occasion de ces élections, Benjamin Netanyahou jouera sa survie politique, mais aussi judiciaire, puisqu'il est sous le coup de trois enquêtes pour des soupçons de corruption, de fraude et d'abus de confiance. Une audience est prévue en octobre. Mais une victoire lors des législatives pourrait lui permettre d'éviter une inculpation, en lui donnant les mains libres pour faire passer son projet de loi d'immunité, déposée par son parti en mai.
70ème anniversaire de la république populaire de chine (1er octobre)
Le 1er octobre 1949, après des années de guerre civile contre les nationalistes du Kuomintang, le dirigeant communiste Mao Tsé-toung proclame la naissance de la République populaire de Chine, dont il devient le président.
Le 1er octobre prochain, la Chine fêtera donc le 70e anniversaire de cet événement historique. Le programme des célébrations n'est pas encore connu, mais il est quasiment certain qu'un gigantesque défilé militaire sera organisé au cœur de Pékin, à la gloire du président Xi Jinping, qui passera les troupes en revue. En effet, tous les dix ans, la Chine célèbre en grande pompe cet anniversaire. Cela a notamment été le cas en 2009, pour le 60e anniversaire, avec un défilé de 8 000 soldats accompagnés de 100 000 civils, qui a duré pas moins de deux heures.
Mais ces commémorations seront un peu spéciales cette année. Pour l'occasion, le 30 septembre sera inauguré le nouvel aéroport de Pékin, qui ambitionne de devenir à terme «le plus grand aéroport du monde». Celui-ci, baptisé Daxing International et dont la construction s'est achevée fin juin, espère en effet dépasser le cap des 100 millions de passagers en 2040, ce qui lui permettrait de ravir la place de numéro un à l'aéroport d'Atlanta, aux Etats-Unis, qui a accueilli 107 millions de personnes en 2018.
Brexit (31 octobre)
Après avoir été repoussé à deux reprises (il devait initialement avoir lieu le 29 mars, puis le 12 avril), le Brexit est désormais fixé au 31 octobre. Cette date devrait être la bonne. En effet, malgré l'impasse régnant toujours sur ce dossier, le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, élu par les adhérents du Parti conservateur le 23 juillet, a exclu la possibilité d'un nouveau report de la sortie de son pays de l'Union européenne. Lors de son discours de victoire, l'ancien maire de Londres et ex-ministre des Affaires étrangères a promis un Brexit le 31 octobre «sans condition».
Le successeur de Theresa May au 10, Downing Street est donc prêt à un divorce sans accord, appelé «no deal». Il a même accéléré dernièrement les préparatifs en vue de ce scénario, et a même décidé cette semaine de suspendre le Parlement britannique pendant un mois, une manœuvre vue par l'opposition comme une façon d'empêcher les députés de bloquer un «no deal».
Un Brexit sans accord effraie en effet une grande partie des parlementaires britanniques et des responsables européens, mais également les milieux d'affaires. Ils craignant les conséquences que cela pourrait avoir sur l'économie britannique et de l'UE, mais également sur la vie quotidienne des citoyens : baisse des exportations et des importations, et donc de la croissance, retards à la frontière à cause du rétablissement des contrôles douaniers, voire pénurie de nourriture et de médicaments au Royaume-Uni.
Ursula von der leyen prend la tête de la commission européenne (1er novembre)
Après avoir été choisie par les dirigeants européens début juillet puis avoir vu sa nomination confirmée par un vote - très serré - du Parlement européen mi-juillet, l'Allemande Ursula von der Leyen, 60 ans, prendra officiellement ses fonctions de présidente de la Commission européenne le 1er novembre prochain, pour un mandat de cinq ans. La désormais ex-ministre allemande de la Défense, membre du groupe politique européen PPE (centre-droit), succèdera au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, actuel chef de l'exécutif européen.
Cette proche de la chancelière allemande Angela Merkel pourra alors commencer à mettre en œuvre le programme qu'elle a présenté aux députés européens mi-juillet, marqué par une grande ambition climatique, la mise en place d' «un nouveau pacte pour les migrations et l’asile» ou encore la création d'un salaire minimum européen et d'une taxe GAFA à l'échelle de l'UE.
La prise de fonctions d'Ursula von der Leyen coïncidera également avec celle de la Française Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), le 1er novembre. La désormais ex-directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) remplacera à ce poste l'Italien Mario Draghi.
30 ans de la chute du mur de Berlin (9 novembre)
Le 9 novembre prochain sera célébré le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Erigé en août 1961 par l'Allemagne de l'Est (RDA) pour stopper les migrations vers l'Allemagne de l'Ouest (RFA), le mur, symbole du partage du monde en deux blocs, est détruit dans la nuit du 9 novembre 1989. Un événement qui ouvre la voie à un réunification de l'Allemagne, et qui annonce l'effondrement du bloc communiste (effectif en 1991 avec la dislocation de l'URSS) et la fin de la Guerre froide.
Ce trentième anniversaire sera commémoré en grande pompe en Allemagne. Si l'on n'en connaît pas encore le détail, de nombreux événements devraient être organisés.
Cop25 au chili (2-13 décembre)
La 25e conférence de l'ONU sur les changements climatiques, communément appelée COP25, aura lieu à Santiago, au Chili, du 2 au 13 décembre, quelques semaines après un autre sommet mondial sur le climat à New York organisé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (23 septembre). Comme chaque année, représentants d'Etats, ONG, scientifiques, responsables politiques et industriels se réuniront pour discuter des mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique.
L'an dernier, la COP24 à Katowice (Pologne) avait abouti à l'adoption des règles d'application de l'accord de Paris sur le climat de 2015, mais les Etats n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur des objectifs plus ambitieux en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce sera tout le but de la COP25 cette année. En effet, les engagements pris par les Etats dans le cadre de l'accord de Paris sont insuffisants, puisqu'ils mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d'ici à la fin du siècle, très supérieure donc à l'objectif de 2 °C, voire 1,5 °C, inscrit dans le texte conclu lors de la COP21.
Le Chili, qui a remplacé le Brésil en tant que pays-hôte de la COP25 après son désistement (officiellement pour «restrictions budgétaires», mais plus sûrement en raison du climatoscepticisme du nouveau président d'extrême droite Jair Bolsonaro), veut par ailleurs mettre en avant, lors de cette conférence, le rôle joué par les océans dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pendant la COP sera donc notamment discuté le rapport spécial du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec) consacré aux océans, qui doit être publié en septembre.
élection présidentielle en algérie (date non fixée)
Cette fin d'année pourrait également être marquée par l'élection présidentielle en Algérie, la première sans Abdelaziz Bouteflika (qui a démissionné sous la pression de la rue début avril) depuis vingt ans. Elle devait normalement avoir lieu le 4 juillet dernier mais, faute de candidats, les autorités l'ont reportée à une date ultérieure, pas encore fixée. Selon les informations du Point, elle pourrait être organisée à la fin octobre ou début novembre.
Mais il n'est pas certain que le pouvoir arrive à tenir ce calendrier. Les manifestants, qui défilent chaque vendredi depuis 28 semaines, rejettent en effet la commission mise sur pied fin juillet par le président par intérim, Abdelkader Bensalah, chargée de mener le dialogue avec les protestataires et d'organiser la prochaine présidentielle. Avant d'entrevoir la possibilité d'une élection, le «Hirak» (le mouvement de protestation) réclame des mesures d'apaisement du gouvernement, ainsi que le démantèlement des institutions et le départ des anciens fidèles d'Abdelaziz Bouteflika.