Des records de chaleur absolus ont été franchis mercredi en Belgique et aux Pays-Bas, le pire restant à venir, jeudi, dans une Europe occidentale qui suffoque.
38,8 degrés Celsius à Gilze Rijen, dans le sud des Pays-Bas puis, peu après, 39,2 à Eindhoven: deux records historiques ont été franchis coup sur coup mercredi après-midi dans le pays qui n'a jamais eu aussi chaud. Le dernier record datait de 1944, avec 38,6°C, selon l'Institut royal météorologique néerlandais.
La chaleur est telle que le métal se dilate sur certains ponts, à Amsterdam et Haarlem, les rendant difficiles à manoeuvrer. Des employés municipaux les aspergent d'eau pour tenter de les refroidir. Dans le même but, la chaîne de télévision locale RTV Oost propose aux téléspectateurs une «télé-fraîcheur», qui diffuse en live stream des images d'archives de paysages enneigés.
Plusieurs centaines de cochons ont eu moins de chance: ils sont morts dans la nuit de mardi à mercredi dans une ferme à Middelharnis, dans l'ouest des Pays-Bas, à cause de la chaleur et d'une panne de ventilation, selon les médias locaux.
La Belgique, où le «code rouge» canicule a été déclenché pour la toute première fois, a elle aussi battu un record historique, avec 38,9°C mesurée à Kleine-Brogel, dans le nord-est, «la température la plus élevée depuis le début des observations en 1833», a souligné David Dehenauw, chef prévisionniste à l'Institut royal météorologique.
Le pire reste à venir, les prévisionnistes annonçant une nouvelle hausse des températures d'ici à vendredi. Ce devrait ainsi être au tour de Paris de battre jeudi son record de 1947 (40,4°C).
En France, le niveau d'alerte canicule, jusqu'alors «orange" sur la grande majorité du territoire, a été réhaussé à «rouge» sur la partie nord, incluant la capitale.
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a lui appelé à «faire très attention aux personnes isolées».
De la glace pour les coureurs du Tour
Sur le Tour de France cycliste, l'équipe Cofidis a mis en marche une glacière électrique supplémentaire pour transporter de la glace que les coureurs sont amenés à placer sur leur nuque. Chez Groupama-FDJ, six personnes, contre deux lorsque la météo est moins chaude, sont mobilisées pour des ravitaillements au fil de la course.
En Allemagne, l'ensemble du pays est en alerte canicule. Lacs et rivières étant particulièrement prisés, les noyades seraient à l'origine de la mort de trois personnes depuis mardi soir.
Les sols quant à eux sont très secs partout, particulièrement dans le nord du pays, et les agriculteurs, comme l'an passé, s'attendent à des récoltes catastrophiques. Des températures encore plus importantes sont attendues jeudi où le mercure pourrait grimper à 41°C, dépassant le record de 2015 en Bavière de 40,3°C.
L'ONG environnementale BUND a tiré la sonnette d'alarme, évoquant la menace pesant sur les grandes forêts de monocultures d'épicéas et de pins, en particulier, qui s'effondreraient littéralement sous l'effet du stress hydrique, selon Hubert Weiger, directeur de BUND. «C'est une course contre la montre», a-t-il averti en appelant à des «décisions courageuses».
Le Royaume-Uni va, lui aussi, «probablement battre le record de chaleur de juillet, qui est de 36,7°C, et il existe même une possibilité de battre le record absolu de 38,5°C", indique la météo britannique (Met Office).
A Londres, la police recherche trois personnes portées disparues après s'être baignées dans la Tamise.
Le Luxembourg a annoncé qu'il déclenchait lui aussi l'alerte rouge.
L'Italie est également touchée et les autorités ont élevé l'alerte au niveau 3 («bulletin rouge») dans cinq villes pour mercredi, Bolzano, Brescia, Florence, Pérouse et Turin.
Enfin, la moitié de la Suisse est en alerte orange canicule et le service météo national prévoit «un dégel important en haute montagne» où l'isotherme 0°C sera mercredi à une altitude inhabituellement élevée de 4.800 mètres, soit plus haut que le point culminant du pays.