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Mission Artémis : Tout savoir sur le retour de la Nasa sur la Lune en 2024

Le projet de module d'atterrissage de Lockheed Martin pour la mission Artémis. [© Lockheed Martin]

Alors que la planète célèbre les 50 ans des premiers pas sur la Lune, la Nasa prépare déjà activement le retour d'astronautes sur le satellite de la Terre pour 2024. Une échéance toute proche qui requiert une logistique défiant tout ce qui a été fait jusqu'à présent.

En ambitionnant d'envoyer la première femme et un homme sur l'astre, la mission Artémis vend du rêve. Mais, comme toute mission spatiale, elle n'est pas sans risque et l'avancement du calendrier de quatre ans sur les délais prévus voulu par le président américain Donald Trump ajoute une pression importante sur les équipes de l'agence spatiale américaine.

Pour aboutir, Artémis ne se fera pas sans aide internationale et reste loin du contexte de la Guerre Froide des années 1960. La Nasa vient de détailler l'ensemble des défis et besoins de cette mission historique qui a pour ambition de préparer le terrain vers Mars et la conquête spatiale.

Une mission pour rester et une mini station spatiale

«La prochaine fois que nous nous rendrons sur la Lune, ce sera pour y rester. Ensuite, nous utiliserons ce que nous avons appris sur place pour préparer notre prochain grand bond en avant : envoyer des astronautes sur Mars». C'est par ces mots que Jim Bridenstine, l'administrateur de la Nasa, a défini Artémis.

Le nom de la mission n'a d'ailleurs pas été choisi au hasard, puisque pour les passionnés de mythologie grecque Artémis, une des déesses associée à la Lune, est aussi la sœur jumelle d'Apollon, dieu du soleil qui a donné son nom au non moins célèbre programme Apollo.

Surtout, la Nasa entend construire une station spatiale en orbite autour de la Lune. Bapitsée Gateway (la Passerelle), celle-ci servira de base et permettra d'étudier l'astre sous tous les angles. Elle devrait être mise en place pour 15 ans, mais sera de moindre taille comparée à la station spatiale internationale. La station d'Artémis comprendra en effet un système de propulsion et un petit module d'habitation, qui permettra aux astronautes d'y passer avant d'embarquer dans le module d'atterrissage qui sera greffé à la station. Le tout étant prévu pour 2024.

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© Blue Origin

Le module d'atterrissage sera d'ailleurs sous-traité à des entreprises privées : Lockheed Martin ou encore Blue Origin ont déjà dévoilé leur projet, avant que la Nasa ne tranche dans les prochains mois.

Surtout, une infrastructure durable sera construite sur le sol lunaire. Celle-ci devrait permettre d'extraire différentes ressources, comme de l'eau (présente sous forme de glace située aux pôles de la Lune), de l'oxygène, mais aussi de l'hydrogène, précise la Nasa.

Une fusée géante : le space launch system

Pour parvenir à acheminer l'ensemble des matériaux nécessaires, la Nasa a détaillé un calendrier s'appuyant sur huit vols de fusée. La mission s'appuiera principalement sur la fusée la plus grande jamais lancée : le Space Launch System ou SLS. D'une hauteur de 121 mètres, elle pèsera plus de 3.000 tonnes. Selon les versions, l'engin pourra embarquer de 70 à 130 tonnes de charges utiles (matériels, satellite...) pour une orbite basse, toutefois cette charge utile passera de 26 à 37 tonnes lorsqu'il s'agira de transporter biens et personnes jusqu'à la Lune.

Développé depuis 2011, le lanceur SLS a surtout pour objectif de porter le nouveau vaisseau spatial Orion, remplaçant des fameuses navettes de la Nasa.

Trois vols capitaux

Sur les huit vols prévus au cours de la mission Artémis, trois utiliseront le SLS. Artémis 1, prévu pour 2020 (mais un retard est possible), sera une mission non-habitée autour de la Lune. Artémis 2 doit suivre la marche en 2022 et sera regardée de près puisqu'elle embarquera des astronautes vers la Lune, sans qu'ils puissent s'y poser. Enfin, Artémis 3 promet d'être historique, puisque c'est avec elle qu'arriveront les astronautes qui pourront poser à nouveau laisser leurs empreintes sur le sol lunaire.

Parallèlement, cinq vols d'appoint sont programmés et seront délégués à des sociétés spatiales privées afin d'acheminer les éléments nécessaires à la construction de la station Gateway. Ceux-ci auront lieu entre 2022 et 2024.

Des délais compliqués à tenir ?

Si en théorie, Artémis semble tenir la route, dans les faits de nombreux observateurs restent dubitatifs. Pour beaucoup, l'avancement de quatre années du programme initial semble présomptueux. Donald Trump y tient pourtant beaucoup. Le président américain entend faire de cette mission l'un des symboles de son ambition s'il venait à être réélu en 2020.

Afin de tenir la date de 2024, la Nasa a ainsi revu ses ambitions à la baisse concernant la mini-station Gateway. Celle-ci serait de taille encore plus restreinte et ne permettrait pas aux astronautes d'y séjourner, puisque celle-ci ne servirait que de corridor pour accéder au module d'atterrissage. D'autres experts estiment dès lors que la construction de la station serait un point coûteux et inutile de la mission et proposent de s'en passer.

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