Pour la première et probablement la dernière fois, Boris Johnson et Jeremy Hunt, les deux derniers prétendants à la direction du parti conservateur, et par conséquence, au poste de Premier ministre du Royaume-Uni, se sont affrontés en direct mardi lors d'un débat télévisé en demi-teinte.
Si les observateurs sont nombreux à déplorer le manque de substance et le vacarme des débats, tous s'accordent à dire que Boris Johnson demeure, malgré la prestation plutôt convaincante de son concurrent, le probable futur Premier ministre britannique, prêt à relever le défi du Brexit. Pour The Independant, le match est même gagné d'avance.
Initialement prévu le 29 mars dernier, le divorce avec l'UE a été repoussé à deux reprises et est désormais programmé au 31 octobre prochain. Il a donc été demandé mardi à Boris Johnson et Jeremy Hunt de démontrer qu'ils parviendraient à acter le Brexit à cette date et comment ils protégeraient les entreprises britanniques en cas de «no deal».
«Il est très, très important de ne pas envisager de circonstances qui empêcheraient notre sortie de l'UE au 31 octobre», a déclaré Boris Johnson. Depuis le début de sa campagne, le candidat répète que le Royaume-Uni sortira de l'Union européenne le 31 octobre, accord de Brexit renégocié ou pas. De son côté, Jeremy Hunt a riposté en assurant qu'il ne recourra pas à une telle démarche, préférant le report à un «no deal».
Sur la thématique forcément omniprésente de la sortie de l'UE, Johnson a donc brandi comme un étendard son optimisme, une volonté de «croire en la Grande-Bretagne» et sa préférence pour un Brexit dur et sans accord pour séduire les caciques de son parti, partisan de cette option. Quitte parfois à dédramatiser la situation : les coûts d’un «no deal» seraient selon lui «très peu perceptibles (...) si on s’y prépare».
Actuel secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Jeremy Hunt, 52 ans, a toutefois tenté de tirer son épingle du jeu. Pour Reuters, il a même réussi à «marquer des points» pendant le débat. Celui qui était encore inconnu du grand public il y a un an a multiplié les attaques incisives, en particulier envers l'excentricité et le manque d'honnêteté de son adversaire : «Il sort une blague et il vous fait oublier la question que vous lui avez posée», a t-il résumé.
Réaliste ou optimisme, le prochain patron des Tories sera connu le 23 juillet après la clôture du vote des adhérents du parti conservateur britannique.