Donald Trump n'a pas le droit de bloquer ses opposants sur Twitter juste parce qu'ils ne sont pas d'accord avec lui, a assuré mardi une cour d'appel composée de trois juges.
Ces magistrats confirment ainsi une décision prise en 2018 par une juge fédérale qui estimait que Donald Trump pratiquait de la "discrimination d'opinion" en empêchant ses critiques de s'abonner à son compte personnel @realDonaldTrump.
La magistrate avait alors considéré que la possibilité de réagir aux fréquents tweets présidentiels, en les commentant, s'inscrivait dans l'exercice de la liberté d'expression protégée par le Premier amendement de la Constitution. Le ministère de la Justice avait fait appel.
Dans sa décision rendue publique mardi, la cour a affirmé que Donald Trump avait bien fait de son compte Twitter, suivi par 61,8 millions de personnes, un espace public lié à ses fonctions officielles.
"Le Premier amendement ne permet pas à un responsable gouvernemental qui utilise un compte sur les réseaux sociaux pour toutes sortes de raisons officielles d'exclure, dans le cadre d'un dialogue en ligne par ailleurs ouvert, des personnes exprimant des opinions avec lesquelles ce responsable ne serait pas d'accord", écrivent les magistrats dans un jugement de 29 pages.
Ce dossier était né d'une plainte déposée par le Knight Institute, une organisation de défense de la liberté d'expression dépendant de l'université de Columbia, au nom de sept personnes "bloquées" par M. Trump.