L'Iran a confirmé dimanche qu'il commençait à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par l'accord international sur son programme nucléaire, fragilisant encore davantage ce pacte, en guise de représailles au retrait unilatéral de Washington et aux sanctions américaines.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a prévenu que cette mesure conduirait l'Iran à «plus d'isolation et de sanctions», et les trois pays européens encore parties à l'accord l'ont condamnée.
Et le président Donald Trump a adressé un avertissement à Téhéran. «L'Iran devrait être prudent, parce que vous enrichissez (l'uranium, ndlr) pour une raison, et je ne vais pas vous dire quelle est cette raison. Mais ce n'est pas bon», a dit M. Trump devant la presse.
Dans des communiqués séparés, Londres et Berlin ont appelé Téhéran à revenir sur sa décision et Paris a fait part de sa «grande inquiétude», demandant à l'Iran de cesser toute activité «non conforme» à l'accord sur le nucléaire.
«Dans quelques heures», l'Iran reprendra l'enrichissement de l'uranium «au-dessus de 3,67%», avait annoncé dans la matinée le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi.
M. Kamalvandi n'a pas donné d'indications sur le niveau auquel l'Iran compte enrichir l'uranium 235, disant seulement avoir reçu l'ordre de le faire autant que nécessaire pour les «besoins» du pays.
La veille, un conseiller du guide suprême iranien avait précisé que les besoins du pays pour ses «activités pacifiques» correspondaient à de l'uranium enrichi à 5%, ce qui reste loin des 90% nécessaires pour la fabrication d'une bombe atomique.