Comme un air de 1969. La Lune est bel et bien devenue la priorité de toutes les agences spatiales à travers le monde, et des projets d'exploration fleurissent depuis le début de l'année 2019. Une émulation qui coïncide avec les 50 ans du premier pas sur le satellite terrestre.
L'Inde, à la conquête de l'or bleu
À la recherche d'eau sur la Lune ? Après avoir été repoussée à plusieurs reprises pour des problèmes techniques (dont la dernière fois le 15 juillet dernier), le lancement de la mission lunaire indienne, baptisée Chandrayaan-2 («Chariot lunaire» en hindi), est maintenant programmé pour le lundi 22 juillet prochain.
En déposant un rover au Pôle Sud de la Lune, cette mission sera une première en soi, mais ce n'est pas sa seule ambition. Il est plus que probable que la localisation de l'atterrissage soit liée à une recherche d'eau sur le satellite terrestre. Car si en 2008, les Indiens avaient déjà prouvé la présence de molécules d'eau gelées à la surface (ce qui a été confirmé par la Nasa depuis), l'idée serait d'avoir une idée plus précise de la quantité présente sur place. En effet, même en faible dose, cette eau pourrait devenir une ressource pour les projets de missions habitées dans les prochaines années.
Les objectifs élevés des États-Unis
Il s'agit probablement du pays le plus ambitieux dans la course à la Lune. Sous l'impulsion de Donald Trump, le calendrier pour un retour des astronautes américains sur le satellite a été considérablement raccourci. La mission est donc prévue d'ici à 2024, «par tous les moyens nécessaires», selon Mike Pence, le vice-président du pays.
Mais loin de s'arrêter à un simple retour, la NASA prévoit pour l'année 2028 le début de la construction d'une base lunaire fonctionnelle, dans laquelle des astronautes pourraient vivre et réaliser des expériences. Un projet coûteux, qui pourrait même subir un arrêt net en cas de changement de président en 2020.
Israël, un petit dans la cour des grands
Les pays qui ne sont pas historiquement puissants dans la course à l'espace prennent de plus en plus de place. Ainsi, en février 2019, une petite sonde israélienne, Beresheet, est partie en direction de la Lune. Malheureusement pour elle, elle s'est crashée en arrivant trop rapidement à la surface. Beresheet reste malgré tout le seul engin développé par une société privée (SpaceIl) à avoir touché un autre astre que la Terre.
À l'instar d'Israël ou de l'Inde, les Émirats arabes unis ou encore la Chine font également partie de ces acteurs relativement récents à prendre de plus en plus de place dans ce secteur. Reste à savoir jusqu'à quel point ils pourront effectivement concurrencer les «historiques» Russes, Européens et Américains.
22 kilometers from the Moon! #IsraelToTheMoon #SpaceIL #Beresheet pic.twitter.com/uw1wAFmt0S
— Israel To The Moon (@TeamSpaceIL) 11 avril 2019
Un «selfie» de l'appareil israélien avant son crash
L'Europe cherche progressivement son indépendance
Plus discrète, avec des objectifs moins clinquants, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) reste l'un des principaux acteurs de l'aérospatiale. «Derrière les États-Unis, il y a deux acteurs qui font jeu égal : l'Europe et la Chine. La Chine lance beaucoup de satellites de qualité moyenne, alors que l'Europe en lance moins, mais de meilleure qualité», expliquait dans nos colonnes Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales, en avril 2019.
Concernant la Lune, l'ESA table plutôt sur une mission robotisée aux alentours de l'année 2025, pour étudier le minerai présent sur le satellite. Il s'agirait d'une des rares missions indépendantes de l'Europe, qui se cantonne régulièrement au rôle de partenaire d'autres agences spatiales. Quant aux vols habités, il faudra certainement encore patienter un peu plus longtemps.