Les appels au calme se multiplient de crainte d'un embrasement dans la région du Golfe, après les attaques contre deux pétroliers en mer d'Oman dont le président américain Donald Trump a accusé vendredi l'Iran, lequel nie toute implication.
Deux pétroliers, norvégien et japonais, ont été la cible jeudi d'attaques d'origine indéterminée alors qu'ils naviguaient près du détroit d'Ormuz, un passage maritime stratégique à l'échelle mondiale. Ces attaques interviennent un mois après le sabotage de quatre navires, dont trois pétroliers, au large des Emirats arabes unis. Washington avait alors déjà montré du doigt Téhéran, qui avait démenti.
«On voit le bateau, avec une mine qui n'a pas explosé et c'est signé» de l'Iran, a assuré le président américain sur Fox News, en s'appuyant sur une vidéo publiée par le Pentagone. Celle-ci semble montrer l'accostage d'un des tankers par une vedette rapide des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, qui retire une «mine ventouse non explosée» de la coque du pétrolier.
Les accusations américaines rendant Téhéran responsable des attaques ayant visé jeudi deux pétroliers en mer d'Oman sont «sans fondement», avait réagi vendredi l'Iran, accusant Washington de «sabotage diplomatique».
«Que les Etats-Unis aient immédiatement sauté sur l'occasion pour lancer des allégations contre l'Iran sans preuve fondée ou circonstancielle fait apparaître en pleine lumière le fait que [Washington et ses alliés arabes] sont passés au plan B : celui du sabotage diplomatique [...] et du maquillage de son #TerrorismeEconomique contre l'Iran», avait écrit le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sur Twitter.
Jeudi, M. Zarif avait jugé hautement suspecte la coïncidence entre les attaques contre ces navires et la visite inédite du Premier ministre japonais Shinzo Abe, venu mercredi et jeudi à Téhéran, dans le but affiché de faire baisser les tensions entre Washington et l'Iran.
Deux pétroliers, l'un japonais et l'autre propriété de l'armateur chypriote d'origine norvégienne John Fredriksen, avaient été visés jeudi par des attaques d'origine indéterminée en mer d'Oman. Selon l'agence officielle iranienne Irna, ces attaques avaient eu lieu à moins de 30 milles nautiques des côtes iraniennes.
Les Etats-Unis n'avaient laissé passer que quelques heures avant d'accuser l'Iran.