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Royaume-Uni : le mandat de Theresa May en 7 dates

Theresa May a vécu trois ans compliqués, rythmés par ses échecs sur le Brexit. Theresa May a vécu trois ans compliqués, rythmés par ses échecs sur le Brexit. [Tolga AKMEN / AFP]

Fin de partie pour Theresa May. La Première ministre britannique présentera officiellement sa démission à la reine Elizabeth II ce mercredi 24 juillet, et sera remplacée à ce poste par Boris Johnson. Son mandat aura duré près de trois ans, et aura été marqué par son échec à mener à bien le Brexit.

13 juillet 2016 : elle entre à downing street

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Theresa May lors de son premier discours en tant que Première ministre, avec son mari, Philip John, le 13 juillet 2016. (©JUSTIN TALLIS / AFP).

Après la démission du Premier ministre David Cameron, consécutive au résultat du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE (oui au Brexit à 52 %), la ministre de l'Intérieur Theresa May est nommée cheffe du gouvernement, en profitant de l'abandon de sa dernière rivale encore en lice, la ministre de l'Energie Andrea Leadsom.

Elle devient alors la deuxième femme seulement à prendre la tête de l'exécutif britannique, après Margaret Thatcher (1979-1990). Cette fille de pasteur, qui avait fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, reçoit le mandat de négocier le divorce et de le mettre en oeuvre.

29 mars 2017 : elle déclenche le brexit

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Theresa May signant la lettre invoquant l'article 50 du traité de Lisbonne, déclenchant officiellement le Brexit, le 28 mars 2017. (©CHRISTOPHER FURLONG / POOL / AFP)

Signée le 28 mars par Theresa May, la lettre d’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne est remise le lendemain au président du Conseil européen Donald Tusk. Cette opération enclenche officiellement le processus de sortie du Royaume-Uni de l'UE, neuf mois après la référendum britannique sur le Brexit.

Elle donne le coup d'envoi de deux ans de négociations avec Bruxelles - jusqu'au 29 mars 2019 - pour déterminer les conditions du divorce. Un délai inscrit dans l'article 50 du traité de Lisbonne, mais susceptible d'être prolongé (une option qui a, comme on l'a vu plus tard, été activée par Theresa May à deux reprises).

8 juin 2017 : Des élections anticipées qui l'affaiblissent

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Un manifestant avec un masque caricaturant Theresa May, posant à côté d'une fausse pierre tombale sur laquelle est inscrit «Hard Brexit, RIP», le 9 juin 2017. (©Adrian DENNIS / AFP)

Pour accroître sa majorité au Parlement et asseoir sa légitimité avant le début des négociations avec l'UE sur le Brexit, Theresa May décide de convoquer des élections législatives anticipées le 8 juin 2017. Malgré la confortable avance du Parti conservateur dans les sondages, cette stratégie s'avère être un échec.

Les Tories perdent en effet leur majorité absolue au Parlement, et sont obligés de s'allier avec le petit parti unioniste nord-irlandais DUP pour conserver le pouvoir. Alors que la Première ministre comptait sortir renforcée de ces élections, elle se retrouve au contraire affaiblie sur la scène politique intérieure (le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn demandant même sa démission), ce qui va peser sur les négociations avec l'UE puis sur l'étape législative au Parlement britannique.

13 novembre 2018 : accord de Brexit trouvé avec l'UE, plusieurs ministres démissionnent

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Theresa May devant Downing Street, le 14 novembre 2018, après une réunion de cinq heures avec son gouvernement, dont elle a réussi à obtenir le soutien à son accord de Brexit. (©Ben STANSALL / AFP)

Après 17 mois de négociations entre Londres et Bruxelles, démarrées le 19 juin 2017, les deux partis trouvent enfin un accord sur le Brexit le 13 novembre 2018. Le texte de 585 pages prévoit notamment la mise en place, en dernier recours, d'un «filet de sécurité» («backstop» en anglais), consistant à créer un «territoire douanier unique» regroupant l'UE et le Royaume-Uni, si aucune autre solution n'est trouvée d'ici à la fin de la période de transition (prévue jusqu'à fin 2020 minimum) pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et l'Irlande.

Le lendemain, le 14 novembre, Theresa May fait valider de haute lutte ce compromis par son gouvernement, au bout d'une réunion de cinq heures. Mais le texte suscite l'ire des Brexiters les plus durs, qui craignent que le Royaume-Uni reste amarré indéfiniment à l'UE, à cause du «backstop». Ainsi, le 15 novembre, cinq membres du gouvernement démissionnent, dont le ministre du Brexit Dominic Raab, affirmant que cet accord trahit le vote des Britanniques du référendum de juin 2016.

15 janvier 2019 : les députés rejettent massivement l'accord de Brexit 

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Theresa May prononce un discours à la Chambre des communes le 15 janvier 2019, juste après le rejet de son accord de Brexit par les députés. (©Mark DUFFY / AFP / UK PARLIAMENT)

Prévu le 11 décembre 2018, le vote des députés sur l'accord de Brexit négocié par Theresa May avec l'UE a finalement lieu le 15 janvier 2019, la Première ministre ayant décidé de reporter l'échéance face à l'hostilité des élus vis-à-vis du texte.

Mais le délai supplémentaire n'y change rien, les parlementaires rejetant massivement le compromis présenté par la dirigeante britannique, par 432 voix contre 202. Une défaite humiliante pour Theresa May, puisqu'il s'agit du plus lourd revers d'un gouvernement britannique à la Chambre des communes depuis un siècle.

10-11 avril 2019 : les 27 accordent un (nouveau) report du Brexit 

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Theresa May à son arrivée au sommet européen à Bruxelles le 10 avril dernier. (©PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Theresa May n'arrivant pas à faire accepter son accord de divorce aux députés britanniques (trois rejets au Parlement en tout, le 15 janvier puis les 12 et 29 mars), les dirigeants des Vingt-Sept Etats membres de l'UE accordent un nouveau report du Brexit à Theresa May, dans la nuit du 10 au 11 avril, après de longues heures de discussions tendues à Bruxelles. Le divorce est dorénavant prévu le 31 octobre au plus tard.

Il s'agit là de la seconde extension octroyée par les Vingt-Sept. Ils avaient déjà repoussé une première fois la date fatidique de sortie, à la demande de Theresa May, lors d'un sommet européen à Bruxelles les 21 et 22 mars, qu'ils avaient fixée au 12 avril.

24 mai 2019 : Theresa May annonce sa démission

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Theresa May au bord des larmes lors de l'annonce de sa démission, devant Downing Street, le 24 mai. (©Tolga AKMEN / AFP)

Mise sous pression par l'opposition comme par son propre camp, qui pointent son incapacité à mener le Brexit à son terme, Theresa May, au bord des larmes, annonce finalement le 24 mai sa démission. Dans le détail, elle explique qu'elle quittera son poste de cheffe du Parti conservateur le 7 juin (soit après la visite du président américain Donald Trump et les cérémonies du 75e anniversaire du Débarquement), puis son poste de Première ministre une fois son successeur désigné, d'ici à la fin juillet.

Une annonce qui tombe le lendemain des élections européennes au Royaume-Uni, que le pays, empêtrée dans le Brexit, a finalement été contraint d'organiser dans l'urgence. Ce scrutin a confirmé la déliquescence du Parti conservateur de Theresa May, sanctionné par les électeurs pour sa gestion désastreuse du Brexit. Il a en effet terminé seulement cinquième des élections, avec 8,8 % des voix (la plus grosse défaite de son histoire dans une élection nationale), très loin derrière le Parti du Brexit de Nigel Farage (30,7 % des voix).

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