Cristina Kirchner, présidente argentine de 2007 à 2015 et candidate à la vice-présidence, est confrontée mardi à Buenos Aires à son premier procès, pour des malversations dans l'attribution de marchés publics en Patagonie.
Cristina Kirchner, 66 ans, est poursuivie dans plusieurs affaires en cours d'instruction pour blanchiment, enrichissement personnel, détournements de fonds ou pour avoir reçu des pots de vin. Nombre de ses ministres ont été placés en détention préventive dans ces affaires.
La date n'a pas encore été fixée, mais elle sera jugée dans un autre procès pour blanchiment, en compagnie de ses deux enfants.
elle ne briguera pas de nouveau mandat
Avant son arrivée au Tribunal de Comodoro Py, l'ex-présidente a dénoncé «un acte de persécution (de la part du président de centre droit Mauricio Macri), dont l'unique objectif est de placer une ex-présidente et opposante sur le banc des accusés, en pleine campagne électorale».
Cristina Kirchner a annoncé samedi qu'elle renonçait à briguer la présidence lors de la présidentielle du 27 octobre pour le compte de son parti Unité citoyenne. C'est un de ses lieutenants et ancien chef du gouvernement, Alberto Fernandez, qui convoitera la présidence, et elle même sera candidate à la vice-présidence.
Mme Kirchner avait succédé à son mari Nestor Kirchner, président de 2003 à 2007. Il est décédé d'une crise cardiaque en 2010.
L'audience de mardi, purement protocolaire, a rassemblé trois personnages clés du clan Kirchner, qui sont cités en compagnie de Mme Kirchner dans plusieurs procédures.
Il s'agit de l'homme d'affaires Lazaro Baez, dont les entreprises remportaient la plupart des appels d'offres dans la province de Santa Cruz, l'ex-ministre de la Planification (Travaux publics) Julio De Vido et son vice-ministre José Lopez.
Ce dernier avait fait la une de l'actualité en juin 2016 quand il avait été interpellé en pleine nuit, en train de dissimuler 9 millions de dollars en liquide dans un couvent, près de Buenos Aires.
Tous les trois, des proches de Nestor Kirchner, sont en détention préventive et l'ex-présidente le serait également sans son immunité de sénatrice.
Un an de procès
Le procès pour les chantiers facturés mais parfois non réalisés devait débuter en février, mais la mort d'un des juges a contraint à ce qu'il soit reprogrammé pour le 21 mai.
Dans le cadre de l'instruction, les domiciles de Mme Kirchner en Patagonie et à Buenos Aires ont été perquisitionnés.
Le procès qui débutait mardi à 12h00 (15h00 GMT), devrait durer un an, au rythme d'une audience par semaine.