Se dirige-t-on vers la fin de la crise politique au Venezuela ? Selon la radiotélévision publique norvégienne NRK, des négociations de paix sont en cours à Oslo entre le camp de Juan Guaido et celui de Nicolas Maduro. Elles sont supposées prendre fin ce 16 mai.
C'est la première fois depuis l'autoproclamation de Juan Guaido en tant que président du Venezuela que les deux camps semblent prêts à discuter. Ou du moins, c'est la première fois que cela est révélé, puisque selon la NRK, une autre réunion en Norvège a déjà eu lieu, ainsi qu'une autre à Cuba. On ne connaît cependant pas encore la teneur exacte des discussions.
Un rapprochement est d'autant plus surprenant que, le 30 avril, l'opposition a tenté un soulèvement pour renverser Nicolas Maduro, et que des rumeurs de liens entre l'armée américaine et Guaido ont récemment été révélés. Dans un tweet du 15 mai, ce dernier a d'ailleurs une nouvelle fois appelé à «cesser l'usurpation», mettre en place un gouvernement de transition et organiser des élections libres.
Reiteramos:
Grupo de Contacto, Canadá, Reino Unido, Noruega, Grupo de Lima, ademas de otras iniciativas, nos apoyan para lograr una solución a la crisis. Para los venezolanos la ruta es clara y la mantenemos: cese de la usurpación, gobierno de transición y elecciones libres. pic.twitter.com/DJTiVsXGbg— Juan Guaidó (@jguaido) 15 mai 2019
«C'est très positif que les deux parties discutent mais il est très important de ne pas nourrir trop d'espoirs (...): il y a eu des discussions formelles à trois reprises dans le passé, et elles ont très vite échoué. Ceci dit, la situation est vraiment critique aujourd'hui, et il est important que quelque chose soit fait», analyse Benedicte Bull, professeure à l'université d'Oslo. Amnesty International a d'ailleurs appelé à la fin des violences récemment, mettant en avant des crimes contre l'humanité commis par les autorités vénézuéliennes depuis 2014.
De son côté, la diplomatie norvégienne, elle, n'a pas souhaité commenter pour protéger les éventuelles avancées dans ces négociations : «Nous ne pouvons ni confirmer ni démentir l'implication norvégienne dans des processus de paix ou des initiatives de dialogue». Reste que ce pays semble un choix logique pour organiser un rapprochement, puisque mis à part un appel à l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, la Norvège n'avait pas pris parti depuis le début de la crise. Il faudra désormais attendre quelques jours pour savoir si cette rencontre a permis une quelconque avancée dans le dossier.