A l'approche des élections européennes, des femmes roumaines, adeptes de la sorcellerie, préparent des potions magiques spéciales pour l'occasion. Leur but : que seuls les «bons» candidats obtiennent des sièges le 26 mai prochain, jour du scrutin.
Interrogées par la chaîne d'information en continu européenne Euronews, l'une d'elles, Mihaela Minca, explique ainsi qu'une fois la mystérieuse mixture terminée ses filles iront «la jeter par-dessus l’enceinte du bâtiment du gouvernement roumain».
«Ce filtre éclairera et clarifiera l'esprit de nos politiciens pour qu'ils prennent les bonnes décisions pour le peuple roumain», ajoute-t-elle.
Selon Euronews, leur mission a débuté le 9 mai dernier. Depuis ce jour, les sorcières se retrouvent tous les jours au coucher du soleil, à minuit et à l’aube pour accomplir les rituels ancestraux associés et donner vie à la fameuse potion. Sa composition exacte n'est pas connue mais elle contiendrait des traces d'animaux, de bougies et de fleurs.
En temps normal, Mihaela est plutôt sollicitée pour régler des problèmes d'amour ou d'argent. Mais préoccupée par l'état de son pays, elle a décidé de rejoindre d'autres sorcières qui jettent des sorts sur les hommes politiques qu'elles jugent corrompus.
«Nous agissons pour le bien»
«Nous avons réalisé deux rituels spéciaux destinés aux politiciens roumains. Un rituel de magie blanche pour éclairer leurs esprits et pour qu'ils fassent de bonnes choses pour la Roumanie. Et un autre de magie noire pour les politiciens qui ne tiennent pas leurs paroles. Et croyez-moi, grâce à notre travail, ils auront des problèmes !», insiste Mihaela.
«S'ils agissent contre les Roumains, volent ou plongent le pays dans la pauvreté, alors ils iront en prison ou ils auront des problèmes de santé. Nous agissons pour le bien. Notre magie noire n'affectera que ceux qui ne sont pas bien intentionnés», tient-elle à assurer.
Inscrites au code du travail roumain
Si l'histoire peut, sous nos latitudes, prêter à sourire, la sorcellerie reste pourtant un sujet des plus sérieux en Roumanie.
Depuis janvier 2012, les sorcières figurent même dans le code du travail roumain, sous l'intitulé «Travailleurs décrivant le passé et prévoyant les événements futurs», faisant de la Roumanie probablement le seul Etat européen à reconnaître officiellement la profession de sorcière.
A ce titre, les sorcières sont assujetties à l'impôt. Mais il faut un permis spécifique pour exercer cette profession, qui requière des savoirs transmis de génération en génération.