Selon un sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio, seuls 40% des Français comptent voter aux prochaines élections européennes. Mais la forte abstention qui caractérise ces scrutins n'est pas qu'une spécificité française.
Aux dernières européennes, en 2014, plus d’un électeur français sur deux avait boudé l'isoloir (57,57% d’abstention). Un abstentionnisme qui n'a fait que s’aggraver depuis les premières élections européennes en 1979, en particulier chez les jeunes : seul un électeur de moins de 34 ans sur cinq compte se déplacer le 26 mai prochain, selon ce dernier sondage, paru en mars.
Mais si l'on observe les taux de participations aux élections européens des vingt-sept autres pays européens depuis 1979, il existe de très fortes disparités entre pays membres. Et la France n'est pas forcément la dernière de la classe. Elle se situe même autour de la moyenne européenne, avec 42% au dernier scrutin.
Les véritables bonnets d'âne de l'Europe en terme de participation se situent plus à l'est : la République Tchèque (18,2%), la Pologne (23,83%) ou la Slovénie (24,55%) enregistrent moins de 25% de participation en 2014, soit moins d'un quart des électeur
Parmi ces pays de l’ex-bloc de l’Est ayant adhéré tardivement à l'Union, le pays qui tient le bas du classement est la Slovaquie, avec 86,5% d'abstention en 2014, le plus bas score jamais enregistré depuis 1979.
A l'inverse, en Belgique (89,64% en 2014) et au Luxembourg (85,55%), les électeurs se déplacent en masse pour les élections européennes mais pour une raison simple : le vote y est obligatoire. Les fraudeurs belges, par exemple, risquent une amende entre 25 et 150 euros, mais en réalité, il n'y a pratiquement pas de sanctions. Parmi les bons élèves, on trouve également Malte (74,80%), où voter n'est pas une obligation.
Au centre du débat européen, le Royaume-Uni a toujours peu voté : seul un tiers (34,19%) des citoyens outre-manche sont allés élire leurs députés européens en 2014. Pourtant, avec le report du Brexit au 31 octobre, les Britanniques devront probablement voter une dernière fois pour élire des parlementaires provisoires. Dans ce cas de figure exceptionnel, l'abstention ne risque pas de baisser.