Les jumeaux Kelly font actuellement office de cobayes pour la Nasa. Les scientifiques étudient l'organisme des deux frères homozygotes - dont l'un s'est récemment rendu dans l'espace - pour définir les conséquences d'une telle escapade sur le corps humain.
Et les premiers résultats étaient pour le moins étonnants, notamment concernant les télomères de ces jumeaux de 50 ans qui partagent le même matériel génétique. En effet, ces extrémités de chromosomes qui raccourcissent habituellement avec l'âge se sont rallongés chez Scott, celui qui était resté un an à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Son frère Mark, également astronaute, ne s'était lui pas rendu dans l'espace depuis plus de quatre ans.
«Nous étions surpris, c'était notre première réaction», a expliqué Susan Bailey, professeure à l'Université du Colorado, au Independent. Plus surprenant encore, dès son retour sur la terre ferme, les télomères de Scott Kelly étaient encore plus longs que pendant son séjour dans l'ISS, avant de raccourcir soudainement, devenant ensuite plus petits qu'avant son départ.
D'autres changements ont été constatés sur ses gènes (notamment ceux liés au système immunitaire), ses fonctions cognitives, sa flore intestinale, et la forme de ses yeux, dont le nerf optique était plus épais. Mais six mois après son retour, quasiment tout (90%) était revenu à la normale. «Je trouve que c'est rassurant de savoir que quand vous revenez sur Terre, la plupart des choses redeviennent normales», s'est réjoui le docteur Mike Snyder, de l'université de médecine de Stanford, au Independent.
Pour l'instant, les premiers résultats de cette étude semblent démontrer qu'un séjour d'un an dans l'espace provoque les mêmes conséquences sur la santé qu'un séjour dans n'importe quel autre environnement stressant.