Chaque mouvement pour la liberté, la révolte ou l'égalité à travers le monde a son symbole. Malala Yousafzai, Colin Kaepernick, Ahed Tamimi ont par exemple récemment endossé ce rôle dans des combats tous très différents. Au Soudan, alors que le président el-Béchir a été destitué par l'armée, une étudiante de 22 ans nommée Alaa Salah est très rapidement devenue l'icône de la révolte à l'étranger.
Tout est parti d'une photo, publiée le 8 avril sur les réseaux sociaux. On y voit une jeune femme, vêtue de blanc, haranguer la foule depuis le toit d'une voiture, le doigt au ciel. Autour d'elle, des dizaines de smartphones immortalisent la scène.
Taken by me@lana_hago#8aprile pic.twitter.com/o7pDUsQg84
— Lana H. Haroun (@lana_hago) 8 avril 2019
Face au succès de l'image sur les réseaux sociaux, la Soudanaise s'est elle même inscrite sur Twitter. Elle y poste des messages et des photos la mettant en scène lors de rassemblements contestataires à Khartoum. Menacée de morts à plusieurs reprise, elle assure qu'elle ne sera pas «réduite au silence». «Les balles ne tuent pas. Ce qui tue est le silence du peuple. J'encourage les femmes soudanaises à sortir dans la rue en nombre», peut-on lire dans un autre tweet.
Alors, quand l'annonce du ministre de la Défense soudanais annonce avoir destitué le président el-Béchir, en place depuis 1989, elle n'hésite pas à élever la voix pour demander une réelle transition. «Le changement n'interviendra pas avec le régime d'el-Bechir leurrant les civiles avec un coup militaire», peut-on lire sur son compte. Une demande qui n'a pas encore été écoutée. Les nouvelles autorités ont en effet annoncé un couvre-feu nocturne et un «conseil militaire de transition» pendant deux ans.