Le désherbant Roundup de Monsanto a contribué au cancer du septuagénaire Edwin Hardeman, a estimé mardi 19 mars un jury américain, infligeant un nouveau revers au géant agrochimique qui avait été lourdement condamné dans un procès similaire l'été dernier.
Les jurés ont estimé que le plaignant avait su démontrer que le Roundup était «un facteur substantiel» de son cancer, clôturant ainsi la première phase de ce procès ouvert le 25 février.
A la demande du groupe allemand Bayer (qui a racheté Monsanto l'an dernier), les débats avaient été organisés en deux phases : l'une «scientifique» consacrée à la responsabilité du Roundup dans la maladie, et une deuxième devant aborder une éventuelle responsabilité du groupe.
A l'énoncé du verdict, le plaignant et ses avocats se sont enlacés. «Nous sommes très satisfaits», a réagi une avocate de M. Hardeman, Jennifer Moore. Lui-même ne s'est pas exprimé auprès des journalistes. Edwin Hardeman, qui a utilisé le désherbant dans sa propriété pendant plus de vingt ans, souffre d'un lymphome non-hodgkinien, diagnostiqué en 2015.
«Nous sommes déçus» de ce verdict, a réagi Bayer dans un communiqué. La deuxième phase du procès - le premier au niveau fédéral - commencera mercredi et devra cette fois répondre aux questions suivantes : Monsanto connaissait-il les risques ? Les a-t-il cachés ? Si oui, quels sont les dommages et intérêts qu'il doit payer ?
Lors d'un verdict historique en août dernier, le groupe avait déjà été condamné à verser 289 millions de dollars à Dewayne Johnson un jardinier malade d'un cancer.