L'artiste japonais qui avait créé une poupée effrayante reprise ensuite sur les réseaux sociaux pour le «Momo Challenge», un défi macabre très décrié, a affirmé lundi à l'AFP que l'effigie avait été détruite l'an dernier, ajoutant n'avoir jamais eu l'intention de causer du tort.
La poupée, d'un mètre de haut aux yeux exorbités, au visage émacié et aux cheveux filandreux, s'inspirait d'un fantôme japonais nommé «ubume» représentant une femme mourant en couches, explique Keisuke Aiso, dirigeant d'une entreprise spécialisée dans les accessoires pour séries télévisées, Link Factory.
Sa version originale a été détruite l'an passé en raison de son état de dégradation, et non pour son utilisation dans le cadre du «Momo Challenge», selon son créateur. «Elle était censé faire peur aux gens, oui, mais pas de faire du mal à quiconque», a-t-il néanmoins souligné.
Des actes dangereux
Elle avait pour la première été présentée en 2016 lors d'une exposition à Ginza, quartier chic de Tokyo, mais n'avait alors pas attiré l'attention. Cette poupée n'était qu'une des nombreuses poupées réalisées par Keisuke Aiso sur le thème des fantômes.
Accessible sur messageries instantanées ou sur Youtube, le «Momo challenge» incite les participants, en les menaçant, à commettre des actes dangereux pouvant aller jusqu'à la mort.
En France, un père a porté plainte fin 2018 après la mort de son fils, retrouvé pendu avec sa ceinture de kimono dans sa chambre. Il aurait été selon sa famille pris au piège du «Momo Challenge».
«J'aurais été heureux si ce type de challenge n'avait jamais existé», a assuré Keisuke Aiso.