Des inégalités systémiques. Les femmes à travers le monde ne se voient accorder que les trois quarts des droits des hommes, selon une étude de la Banque mondiale publiée mercredi.
«Si les femmes disposaient de chances égales [à celles des hommes] permettant d'atteindre leur plein potentiel, le monde serait non seulement plus juste, mais aussi plus prospère», affirme Kristalina Georgieva, présidente par intérim de la Banque mondiale, citée dans le communiqué. Aujourd'hui, «2,7 milliards de femmes n'ont toujours pas les mêmes choix que les hommes en matière d'emplois», déplore-t-elle.
Selon cette enquête, basée sur des données issues de 187 pays, des progrès notables ont néanmoins été enregistrés ces dernières années, puisque la moyenne mondiale est passée de 70 à 75 sur une échelle de 100. En outre, 131 pays ont consenti à mener 274 réformes, adoptant des lois ou des réglementations permettant de mieux intégrer les femmes.
La Banque mondiale ajoute que 35 pays, tels que la Bolivie ou les Maldives, ont introduit des lois contre le harcèlement sexuel au travail, protégeant environ deux milliards de femmes supplémentaires. Au total, 22 pays ont par ailleurs mis fin aux restrictions imposées aux femmes qui les écartaient de facto de certains secteurs de l'économie.
Les femmes à travers le monde ne se voient accorder que les trois quarts des droits des hommes, selon une étude de la Banque mondiale publiée, limitant leur capacité à obtenir un emploi ou à lancer leur entreprise https://t.co/GhGbfgXtzr #AFP pic.twitter.com/KguBBBrrI0
— Agence France-Presse (@afpfr) 28 février 2019
La France parmi les meilleurs élèves
Parmi les excellents élèves, six pays – la Belgique, le Danemark, la France, la Lettonie, le Luxembourg et la Suède – obtiennent le score parfait de 100, «ce qui signifie que hommes et femmes ont des droits égaux dans les domaines mesurés». Il y a une décennie, aucune économie ne pouvait se targuer d'avoir obtenu un tel résultat, observe la Banque. Une information qui a ravi la ministre du Travail de l'Hexagone, Muriel Pénicaud.
La a obtenu la note de 100/100 à l'indice « Woman, Business and Law » de @WorldBank qui évalue dans 187 pays les droits des femmes dans leur vie professionnelle Avec l'Index égalité femmes hommes, la aura la législation la + avancée du monde. J-1 avant sa publication https://t.co/yAhlHd9UYj
— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) 28 février 2019
Par région, c'est en Asie du sud que les progrès ont été les plus importants, même si l'indice reste à un niveau faible (58,36 contre 50 il y a dix ans) ; suivie de l'Asie du sud-est et du Pacifique (70,73 contre 64,80). L'Amérique latine et les Caraïbes enregistrent le second niveau plus important parmi les pays émergents et en développement (79,09).
Si, à l'inverse, la région Moyen-Orient et l'Afrique du nord affichent le plus faible niveau en matière d'égalité entre hommes et femmes (47,37), la Banque mondiale note toutefois des changements encourageants, comme l'introduction de lois contre les violences domestiques, notamment en Algérie et au Liban.
Ombre au tableau : de trop nombreuses femmes à travers le monde sont encore confrontées à des lois discriminantes ou des régulations à toutes les strates de leur vie professionnelle. Ainsi, 56 pays n'ont tout simplement rien changé en dix ans.