Le gouvernement néerlandais a annoncé mercredi 27 février avoir achevé son opération de rachat de parts d'Air-France KLM et en détenir 14%, presque autant que la France, dans une action visant à contrer l'influence de Paris dans le groupe de transport aérien.
«L'Etat néerlandais a pris une participation de 14% dans Air France-KLM», a annoncé le gouvernement néerlandais dans un communiqué, au lendemain de l'annonce surprise d'un rachat de 12,68% des parts. Sa participation est désormais valorisée à 744 millions d'euros, a-t-il ajouté, précisant que «l'opération de rachat de parts d'Air-France-KLM est achevée».
La France détient quant à elle une part de 14,3% dans la compagnie aérienne.
Quelques heures plus tôt, assurant que Paris n'avait «pas été informé de cette décision et de sa mise en oeuvre», Emmanuel Macron a appelé les Pays-Bas à «clarifier» leurs intentions, estimant que «ce qui importe c'est que l'intérêt de la société soit préservé».
Le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire recevra son homologue néerlandais en fin de semaine, selon Paris.
Une décision «incompréhensible»
Un conseil d'administration exceptionnel du groupe franco-néerlandais s'est réuni mercredi et a appelé à la «vigilance».
Selon le quotidien De Volskrant, le Premier ministre Mark Rutte a personnellement averti M. Macron tandis que le ministre des Finances néerlandais a appelé M. Le Maire, mais une fois l'opération terminée. Ce dernier a critiqué une «décision incompréhensible et inattendue», estimant que ¡dans un environnement extrêmement concurrentiel», l'objectif devait «rester le même pour les Pays-Bas comme pour la France: le renforcement d'Air France-KLM».