Entre discours à la COP24 et grève de l’école pour le climat, la Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, est devenue une véritable icône de la lutte contre le réchauffement climatique.
C’est à l’âge de 8 ans, à l’école, que Greta Thunberg découvre ce qu’est le changement climatique. «Il était absolument impossible que quelque chose d’aussi grave menace notre existence même. Parce que sinon, nous ne parlerions que de ça. Pourtant, nos dirigeants n’en ont jamais parlé», se rappelle-t-elle avoir pensé à l’époque.
Dès lors, la jeune Suédoise, atteinte par ailleurs du syndrome d’Asperger (une forme d’autisme), ne cesse de s’informer sur le sujet. A l’âge de 12 ans, elle prend ses premières décisions militantes, devenant vegan et refusant désormais de voyager en avion. Un nouveau mode de vie auquel elle convertit l’ensemble de sa famille proche.
En mai 2018, Greta Thunberg remporte un concours de rédaction sur l’environnement organisé par un journal suédois, qui publie son article. Alors contactée par plusieurs militants écologiques, elle décide de porter sa voix plus haut.
Grève de l'école
S’inspirant d’un mouvement initié par les étudiants de Parkland, aux Etats-Unis, qui avaient refusé de retourner en cours après la fusillade qui a fait 17 morts, Greta Thunberg décide à son tour de mettre en place une grève de l’école pour alerter sur le sort de la planète.
Une décision qui fait d’autant plus sens que la Suède vit alors son été le plus chaud. C’est ainsi que dès le 20 août, elle s’installe tous les jours devant le Parlement à Stockholm, munie de son panneau «en grève de l’école pour le climat». Lorsque l’école reprend, elle sèche la classe tous les jours pendant quelques heures. Ce, pendant trois semaines. Un mouvement qu’elle poursuit encore aujourd’hui, chaque vendredi, désormais.
Grâce à la puissance des images et d’Instagram, les clichés de l’adolescente, aux traits encore enfantins, avec son slogan, font le tour du monde. Tant et si bien que les étudiants de plusieurs pays (Australie, Canada, Danemark, Autriche, Finlande, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Angleterre, France) se joignent au mouvement de Greta Thunberg, manifestant régulièrement le vendredi pour le climat.
«Notre biosphère est sacrifiée pour que des personnes riches»
Une mobilisation sans précédent qui lui ouvrira les portes de la COP 24, en décembre 2018, où elle prononcera un puissant discours. «En 2078, je fêterai mes 75 ans. Si j’ai des enfants, peut-être qu’ils passeront cette journée avec moi. Peut-être qu’ils me demanderont de parler de vous. Peut-être qu’ils me demanderont pourquoi vous n’avez rien fait alors qu’il était encore temps d’agir. Vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout et pourtant vous volez leur futur devant leurs yeux.», lancera-t-elle ainsi à la tribune.
Et de poursuivre : «Notre biosphère est sacrifiée pour que des personnes riches, dans des pays comme le mien, puissent vivre dans le luxe».
Plus récemment, au Forum de Davos, où elle se rendra en train depuis la Suède (65 heures aller-retour), l’adolescente lance de nouveau une alerte à la tribune : «notre maison brûle». «Je ne veux pas que vous soyez désespérés, je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur qui m’habite chaque jour».
Malgré la puissance de ses discours, Greta Thunberg ne voit que très peu de choses aller dans le bon sens. Persuadée que la lutte contre la crise climatique viendra davantage de la jeunesse, elle appelle à un rassemblement mondial des jeunes le 15 mars 2019.