Un nouveau cri d’alarme sur le climat a été lancé, jeudi 24 janvier, par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alors que le réchauffement s’accélère et menace de plus en plus la planète.
L’urgence n’a jamais été aussi forte. En marge du forum économique mondial de Davos, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme, jeudi 24 janvier, pour réveiller les consciences sur l’état de la planète.
«Le changement climatique court plus vite que nous, nous sommes en train de perdre la course et ce pourrait être une tragédie pour la planète», a-t-il lancé. Une phrase, martelée parmi 3 000 responsables économiques et politiques mondiaux, qui ressemble à un dernier appel pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être.
Une situation critique
«L’évolution est pire que prévue», a insisté le dirigeant onusien, n’hésitant pas, face à ce constat, à parler du réchauffement climatique comme du «problème le plus important auquel l’humanité est confrontée». Un discours conforté par le dernier rapport du Giec, le groupe d’experts réunis sous l’égide de l’ONU. Celui-ci indique qu’une augmentation des températures de 2 °C d’ici à 2100, seuil initial de l’Accord de Paris en 2015, est déjà caduque.
En suivant ce scénario, 18 % des insectes et 16 % des végétaux vont disparaître de la surface du globe. Une espèce animale sur 20 risque également de s’éteindre, détaille la revue Science. De même, 410 millions de personnes seront frappées par la sécheresse, entraînant des flux incontrôlables de réfugiés climatiques, prévient l’organisation mondiale de protection de la nature WWF.
Sous l’effet de la fonte des glaces (la calotte polaire du Groenland diminue quatre fois plus vite qu’il y a dix ans), le niveau de la mer va grimper de 56 cm, faisant disparaître sous les eaux des villes comme New York, Tokyo ou encore Amsterdam. Le rapport prévoit également la fin des récifs coralliens et de la Grande Barrière, à laquelle s’ajoutera une augmentation massive des risques de catastrophes naturelles (vagues de chaleur, précipitations, feux de forêt, ouragans…).
Et la situation est encore pire que prévue : «Nous nous dirigeons vers un réchauffement des températures de 4 °C pendant ce siècle, a surenchéri jeudi 24 janvier John Kerry, ancien secrétaire d’Etat américain. [C’est] un pacte suicidaire». Face à l’urgence, les experts du Giec affirment qu’une limitation à 1,5 °C est désormais primordiale. Une ambition mise à mal par plusieurs dirigeants politiques, à l’image de Donald Trump, qui a quitté l’accord de Paris, ou de Jair Bolsonaro, nouveau président du Brésil et climatosceptique convaincu.
L’espoir reste présent
Reste que la société civile semble avoir pris la mesure de cette situation alarmante. Et elle s’engage, à l’image de la «grève de l’école pour le climat» suivie actuellement par des milliers de jeunes lycéens en Allemagne, en Suisse et en Belgique. En descendant dans la rue tous les vendredis, ils répondent à l’appel lancé par une jeune Suédoise de
16 ans, Greta Thunberg, devenue le nouveau visage de cette croisade contre le réchauffement climatique.
En France, les initiatives se multiplient également. Ce week-end, de nombreuses «marches pour le climat» seront organisées à travers l’ensemble du pays. La dernière, datant du 8 décembre, avait rassemblé 130 000 personnes. Une mobilisation qui ne faiblit pas et montre que l’espoir est toujours là.