Comme prévu, Donald Trump a signé vendredi une déclaration d'«urgence nationale», une procédure exceptionnelle pour financer le mur qu'il a promis à la frontière mexicaine, ouvrant une féroce bataille judiciaire avec ses opposants.
«La déclaration illégale du président partant d'une crise qui n'existe pas porte un coup violent à notre Constitution et rend l'Amérique moins sûre, en volant dans les financements de la Défense dont on a besoin de toute urgence pour la sécurité de nos militaires et de notre nation», ont immédiatemenr réagi Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, et Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat. De son côté, l'Etat de New York a annoncé sa volonté manifeste de va se battre en justice contre le choix du président américain.
L'Etat de New York ira en justice
La décision de Donald Trump s'accompagne de celle de signer un compromis budgétaire obtenu de haute lutte au Congrès, qui marque la fin de longues tractations entre démocrates et républicains afin de financer les services publics fédéraux.
La Maison Blanche assure que cette initiative est la marque d'un homme qui n'oublie pas ses promesses une fois arrivé au pouvoir. Donald Trump, qui a désormais les yeux rivés sur la présidentielle de 2020, espère qu'elle lui permettra, une nouvelle fois, de galvaniser sa base électorale sur la question de l'immigration.
A l'unisson, ses adversaires démocrates martèlent qu'il n'y a pas d'urgence à la frontière et dénoncent un grave abus du pouvoir. Ils voient dans cette décision la basse manoeuvre politique d'un président affaibli par la perte de la Chambre des représentants en novembre et son recul fin janvier dans le bras de fer qu'il avait engagé sur l'immigration. Dans le camp républicain, l'initiative ne fait pas non plus l'unanimité. «Déclarer l'urgence nationale dans ce cas serait une erreur», a ainsi réagi la sénatrice républicaine Susan Collins.