Selon les résultats d'une récente étude, les cas d'excision ont plus que doublé au Royaume-Uni.
Les chiffres du Local Government Association (LGA) - une organisation britannique sans but lucratif - sont alarmants : ils estiment qu'entre 2017 et 2018, 1.960 jeunes filles ont été victimes, ou sont susceptibles d'avoir été victimes, d'une excision. L'année précédente, ce chiffre ne s'élevait «qu'à» 970 cas.
«Ces chiffres montrent la prévalence inquiétante de l'excision, qui ruine des vies et détruit des communautés», a commenté Anita Lower, membre du LGA interrogée par le Guardian. «Au moment où elles devraient se préparer à la vie adulte et profiter de leur jeunesse, aucune fille ou jeune femme ne devrait subir l'horreur de la mutilation génitale, qui est de la maltraitance d'enfant et ne peut être justifiée», a-t-elle ajouté.
Un chiffre loin de la réalité
Mais ce nombre, aussi inquiétant soit-il, n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les experts craignent en effet que les chiffres réels ne soient bien plus importants, l'excision étant toujours un acte pratiqué à l'abri des regards.
Le LGA demande désormais des fonds gouvernementaux additionnels pour financer la National FGM Center, qu'il a créée en partenariat avec l'organisation caritative Barnardo's. Depuis deux ans et demi, le centre «forme les assistants sociaux à mieux identifier les filles qui risquent de subir cette pratique», dans l'espoir d'empêcher de nouvelles excisions, a expliqué le directeur, Leethen Bartholomew, au Guardian.
Le rapport indique également que d'autres formes d'abus sont en hausse : la sorcellerie, par exemple, a augmenté de 12%.