Samedi, le département d'État américain a affirmé qu'à ce stade aucune «conclusion définitive» n'est établie sur les responsabilités dans l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.
Pourtant, selon le Washington Post et le New York Times, qui citent des sources anonymes, la CIA a conclu que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait commandité l'assassinat du journaliste. De son côté, la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, juge qu'il est prématuré de désigner des responsables.
«Les récentes informations selon lesquelles le gouvernement américain a abouti à une conclusion définitive sont inexactes», a-t-elle indiqué dans un communiqué. «Nombre de questions sans réponses demeurent», a-t-elle ajouté.
Selon la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, le président américain Donald Trump s'est entretenu samedi par téléphone avec la directrice de la CIA Gina Haspel et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo.
«C'est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonyme»
Interrogé plus tôt, Donald Trump s'était montré évasif sur l'enquête, en insistant sur les liens entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. «Ils ont été un allié véritablement spectaculaire en termes d'emplois et de développement économique», avait-il déclaré. «Je suis président, je dois prendre beaucoup d'éléments en compte.»
Le département d'Etat a rappelé que les Etats-Unis avaient déjà annoncé des sanctions financières contre 17 responsables saoudiens impliqués dans le meurtre, et précisé que des «mesures complémentaires» pourraient être examinées.
Le Washington Post précise que la CIA s'est notamment appuyée sur un appel entre le frère du prince héritier saoudien, également ambassadeur aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi. Il aurait conseillé au journaliste de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, tout en lui assurant qu'il ne lui arriverait rien. Selon le quotidien, il aurait contacté Jamal Khashoggi à la demande de Mohammed ben Salmane.
Khalid ben Salmane a rapidement réagi sur Twitter pour démentir les allégations du Washington Post. «C'est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonyme», a-t-il dénoncé. Il a également indiqué n'avoir jamais parlé d'un voyage en Turquie avec le journaliste.