Le président américain Donald Trump continuait dimanche sa tournée du pays pour empêcher une victoire démocrate aux élections de mi-mandat mardi, tandis que son prédécesseur Barack Obama appelait au sursaut contre les mensonges «éhontés» des républicains.
Après de nombreuses élections partielles et locales depuis l'élection de 2016, mardi sera le premier verdict national rendu par l'ensemble des Américains sur la présidence de Donald Trump.
«Ces républicains mentent de façon flagrante, répétée, audacieuse, éhontée. Ils inventent n'importe quoi», a lancé l'ancien président Barack Obama dimanche lors d'un meeting de soutien au candidat démocrate au Sénat dans l'Indiana.
«Contrairement à certaines personnes, je n'invente rien quand je parle, je parle sur la base de faits», a-t-il ironisé, sans jamais prononcer le nom de l'homme qui l'a remplacé dans le Bureau ovale.
«Il faut des conséquences quand les gens ne disent pas la vérité», a-t-il poursuivi, énumérant les «mensonges» républicains sur le système de santé ou encore les caravanes de migrants dénoncées par Donald Trump.
L'actuel président atterrissait au même moment en Géorgie, pour soutenir le candidat républicain au poste de gouverneur. Barack Obama y était vendredi soir pour soutenir la démocrate.
«C'est l'une des élections les plus importantes de notre vie», a-t-il lancé d'emblée. «Pas aussi importante que 2016, mais presque.»
«Je n'ai jamais vu autant d'électricité dans l'air depuis la victoire de 2016.»
Son message de fin de campagne est «très simple», comme il l'a dit lui-même : «prospérité et sécurité.» Il répète, à juste titre, que le chômage est au plus bas depuis un demi-siècle.
Les caravanes de migrants qui traversent le Mexique pour atteindre les Etats-Unis sont au programme de chacun de ses meetings depuis des semaines. «Nous ne laissons pas ces gens envahir notre pays», a-t-il redit dimanche, assurant qu'un vote démocrate n'était rien moins qu'un vote en faveur de «la criminalité».
Le dirigeant a envoyé des milliers de soldats à la frontière, et la chaîne Fox News a diffusé dimanche des images de militaires installant des barbelés.
«Deux jours pour bloquer Trump»
Jamais autant d'argent n'a été englouti par des élections de mi-mandat, créant une avalanche de publicités à la télévision, la radio et sur internet. Plus de cinq milliards de dollars auront été dépensés de part et d'autre pour influencer le vote des Américains, éclipsant de 35% le précédent record pour des élections de mi-mandat, en 2014, selon le site spécialisé Opensecrets.org.
L'opposition sait que les élections de mi-mandat sont souvent fatales au parti au pouvoir, et compte sur un vote-sanction accentué contre le président, décrit par de nombreux élus et candidats comme menteur, fossoyeur du système de protection sociale et catalyseur de l'extrême droite.
Barack Obama en 2010, George W. Bush en 2006, et Bill Clinton en 1994 ont chacun perdu leur majorité à la Chambre des représentants, dont les 435 sièges seront entièrement renouvelés pour deux ans.
La course est très différente entre les deux chambres du Congrès.
A la Chambre des représentants, où les démocrates doivent ravir 23 sièges, les sondages nationaux donnent l'avantage aux démocrates : 50% des intentions de vote contre 43%, selon une enquête publiée dimanche par le Washington Post. Le dernier sondage CBS prévoit comme scénario le plus probable une courte majorité démocrate. Mais impossible de prédire l'issue du vote dans la soixantaine de circonscriptions réellement disputées.
Au Sénat, où 35 sièges sur 100 sont en jeu pour des mandats de six ans, les républicains savent qu'ils ont l'avantage, car les scrutins ont cette année surtout lieu dans des Etats conservateurs.
Donald Trump a expliqué dimanche qu'une défaite à la Chambre s'expliquerait par le fait qu'il ne peut pas faire physiquement campagne avec chaque candidat. En revanche, «je peux aider les sénateurs, et je pense les avoir bien aidés, cinq, six ou sept d'entre eux».
«Non seulement nous allons conserver la majorité, mais nous allons la renforcer», a assuré le républicain Thom Tillis sur Fox dimanche à propos du Sénat.
Les Etats-Unis pourraient donc se retrouver, le 3 janvier 2019, avec un 116e Congrès divisé. Ce qui suffirait à mettre des bâtons dans les roues du 45e président des Etats-Unis, dont l'agenda législatif serait bloqué pour les 22 mois précédant l'élection présidentielle de novembre 2020.
«Nous avons deux jours pour rééquilibrer le pouvoir, deux jours pour changer le Congrès, deux jours pour bloquer Trump, deux jours pour reprendre le contrôle de notre pays», a lancé dimanche un sénateur démocrate sortant dans le New Jersey, Bob Menendez.