Au moins quatorze civils ont été tués samedi dans des frappes aériennes de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis contre l'ultime poche de Daesh dans l'est de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La coalition n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces allégations. «Quatorze civils, dont cinq enfants, ont été tués dans des raids de la coalition sur les localités de Hajine, Soussa et Al-Chaafa» situées dans le dernier réduit de Daesh dans la province de Deir Ezzor (est), a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. «Une quinzième personne a également péri mais elle n'a toujours pas été identifiée», a-t-il ajouté, précisant que le bilan risquait de s'alourdir en raison de la gravité de l'état de certains blessés.
M. Abdel Rahmane a fait état par ailleurs de la mort de neuf jihadistes dans les frappes. Selon l'OSDH, les frappes se sont intensifiées en soirée après une tentative Daesh d'attaquer une position militaire de la coalition dans le village d'Al-Bahra, non loin des secteurs tenus par les jihadistes. La coalition estime à 2.000 le nombre de combattants de Daesh encore présents dans la région de Hajine. Ces raids interviennent alors que les forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance kurdo-arabe soutenue par la coalition internationale, ont annoncé mercredi la suspension de leur offensive contre les jihadistes dans cette région, après des bombardements turcs sur leurs positions sur un autre front.
Ces derniers jours, la Turquie a en effet bombardé des positions de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des FDS, dans le nord de la Syrie et brandit la menace d'une nouvelle offensive d'ampleur. Quelques jours avant l'annonce de la suspension de leurs opérations dans l'est du pays, les FDS avaient pourtant envoyé des centaines de combattants en renfort dans cette région à la suite de contre-attaques meurtrières menées par Daesh. Depuis le 10 septembre, au moins 315 combattants de la force kurdo-arabe ont péri, contre 516 jihadistes, selon l'OSDH.
La coalition internationale dit avoir tué «involontairement» plus de 1.110 civils en Irak et en Syrie depuis le début de ses opérations antijihadistes dans ces deux pays en 2014. Le groupe ultra-radical avait conquis en 2014 de larges pans du territoire syrien avant d'en être chassé et de se retirer dans quelques poches dans l'est sous le coup d'offensives distinctes menées par le régime syrien et son allié russe d'un côté, et les FDS de l'autre. Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes. Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.