Les Brésiliens viennent d'élire Jair Bolsonaro, le candidat d'extrême droite, à la tête du pays. L'ancien capitaine d'artillerie a créé la polémique à de nombreuses reprises avec des «sorties» et dérapages en tout genre. Retour sur les déclarations choc qui ont ponctué son parcours politique.
Des déclarations misogynes
En 2014, alors que Maria do Rosario, une députée du Parti des travailleurs (PT) dénonce les viols commis par les militaires pendant la dictature brésilienne (1964-1985), Jair Bolsonaro lui répond par une remarque sur son physique des plus douteuses. «Elle ne mérite pas d'être violée parce qu'elle est très laide, ce n'est pas mon genre. Je ne suis pas un violeur, mais si je l'étais, je ne la violerais pas parce qu'elle ne le mérite pas», réplique-t-il en parlant de l'élue.
Il récidive la même année, dans une interview accordée au quotidien Zero Hora, en faisant un commentaire sur le droit du travail et les obligations incombant aux patrons en la matière. «(...) c'est une disgrâce d'être patron dans notre pays, avec toutes ces lois du travail», commence-t-il. Avant de parler du cas des femmes : «Entre un homme et une femme, que va se dire un patron ? 'Cette femme a une alliance au doigt, dans peu de temps elle sera enceinte, six mois de congé maternité' (...) Qui paiera l'addition? L'employeur», poursuit-il comme pour justifier les discriminations sexistes sur le marché du travail.
En 2017, le futur président glisse une nouvelle remarque misogyne alors qu'il parle de ses enfants. «J'ai quatre garçons. Pour le cinquième, j'ai eu un coup de mou et ça a été une fille».
Des sorties homophobes
Jair Bolsonaro a également créé la polémique en tenant des propos homophobes à plusieurs reprises.
En 2011, dans une interview donnée au magazine Playboy, il s'exprime sur l'orientation sexuelle de son fils. «Je préférerais que mon fils meure dans un accident plutôt que de le voir apparaître avec un moustachu», lance-t-il.
Il s'en est également pris à Eleonora Menicucci, ministre du Droit de femmes, qu'il a qualifiée de «grosse gouine».
Alors qu'une sénatrice du parti socialisme et liberté (PSOL) demande l'ouverture d'une enquête suite à ces propos, Jair Bolsonaro indique avec provocation qu’il ne «répondrait (à cette demande, ndlr) que sur du papier toilette» en précisant que le PSOL «est un parti de connards et de pédés».
L'ex-militaire a aussi critiqué l'ex-présidente Dilma Rousseff lorsqu'elle préconisait de sensibiliser les jeunes à l'homophobie. Lors d’une audition à la Chambre des députés, il la taxe de malhonnêteté avant de lui demander «d’admettre son amour pour les homosexuels».
Des propos racistes
Le président fraîchement élu a également tenu des propos racistes et xénophobes.
Lorsqu'il est invité à s'exprimer dans une émission de télévision en 2011, l'homme politique dérape. L'animatrice lui demande quelle serait sa réaction si son fils tombait amoureux d'une femme noire. «Je ne discuterais pas de la promiscuité avec qui que ce soit. Il n’y a aucune chance que ça arrive. Mes enfants sont bien éduqués. Ils n’habitent pas dans les mêmes endroits que vous», répond alors Jair Bolsonaro.
En 2017, alors qu'il vient de visiter une communauté quilombola dont les membres sont des descendants d'esclaves, Jair Bolsonaro décide de s'en prendre à ces derniers. «Ils ne font rien! Ils ne servent même pas à la reproduction !», lance-t-il à leur propos.
Un penchant pour la dictature
Le nouveau visage du Brésil a également laissé paraître une inquiétante nostalgie à l'égard du régime autoritaire qu'a connu le pays pendant plus de vingt ans.
«L'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer», déclare-t-il ainsi en 2016.
Cette même année, il se prononce en faveur de la destitution de la présidente Dilma Roussef. Une position qu'il dédie «à la mémoire du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra», accusé d'avoir torturé lui-même l'ancienne présidente lorsqu'elle se battait contre la dictature.
Plus récemment, au moins d'août dernier, le candidat à la présidentielle défend l'obéissance du peuple et la répression à outrance pour remettre de l'ordre au Brésil. Et ce, quels que soient les moyens pour y parvenir. «S’ils tuent 10, 20 ou 30 personnes, avec 10, 20 ou 30 balles dans la tête chacun, ils doivent être décorés, pas poursuivis», juge-t-il en parlant des forces de l'ordre.