L'enjeu de cette élection municipale aurait pu être minime, s'il ne s'agissait pas d'élire Hitler à la tête de la commune de Yungar... et si son opposant ne portait pas, lui aussi, un prénom peu commun.
Dans la petite ville péruvienne de Yungar, perdue au milieu des Andes à plus de 400 km au nord de Lima, le candidat à l'élection municipale, Hitler Alba Sánchez – qui avait déjà été maire de Yungar de 2011 à 2014 – se présente à nouveau ce dimanche 7 octobre.
Sauf que face à lui, un certain Lenin Vladimir Rodríguez Valverde a décidé qu'il en serait autrement, puisqu'il a tenté coûte que coûte de faire annuler la candidature d'Hitler, notamment pour vice de forme. Mais le comité électoral a donné tort à Lenin, et a laissé Hitler se présenter.
Lors de sa campagne, Hitler a donc tout donné pour contrer Lenin et pour séduire son électorat, notamment via des affiches plus surréalistes les unes que les autres. Sur l'une d'elle, on peut y lire «le village mérite Hitler», «Hitler est confiant» ou encore pire sur une autre «Hitler est la garantie d'un bon gouvernement».
Une situation invraisemblable pour les Européens, tant elle rappelle les heures sombres de leur histoire, mais une réalité très commune pour les Péruviens. En effet, en Amérique latine, il est assez courant de donner le nom d'un personnage célèbre à un nouveau-né, sans porter attention à la raison de sa renommée.
En septembre 2017, un jeune footballeur de 15 ans, prénommé Osama Vinladen, avait par exemple défrayé la chronique dans le pays.