Deux chercheurs français de l'Institut Jacques Monod sont parvenus en 2017 à retracer l'histoire des chats domestiques grâce à l'ADN.
Selon les travaux de l'équipe pilotée par Eva-Maria Geigl et Thierry Grange publiés en anglais dans Nature Ecology and Evolution, ces félins auraient été adoptés en deux fois. Tout commence au Proche-Orient, il y a environ 10.000 ans avec les débuts de l'agriculture. Cette première vague de cohabitation est le résultat d'un intérêt commun entre les êtres humains de l'époque et ces animaux.
«Le chat s’est rapproché de l’homme pour des raisons évidentes d’intérêts convergents : il a été attiré dans les villages par l’afflux de rongeurs que les stocks de grains d’orge et de blé ne manquaient pas de provoquer», indiquent les chercheurs.
«Un formidable engouement pour le chat égyptien»
Les hommes se servaient donc des chats pour se débarrasser des rongeurs, des serpents et aux autres espèces venimeuses dont les félins pouvaient se nourrir. Les chats ont ensuite suivis le déplacement des premiers agriculteurs en Europe, «il y a 5.000-6.000 ans». En effet, les chats domestiques que l'on retrouve actuellement en Europe descendent des chats sauvages du Croissant fertile et non pas des chats sauvages européens.
La deuxième vague a lieu à l'Antiquité classique, quand «on voit naître un formidable engouement pour le chat égyptien», comme en témoignent les représentations faites des chats à l'époque. Cette mode gagne les Grecs et les Romains, jusqu'aux Vikings. «On sait par exemple que les navires de guerre romains embarquaient des chats afin de lutter contre les rongeurs qui détruisaient leurs réserves et leurs équipements.»
Les chercheurs n'ont toutefois pas réussi à déterminer avec certitude la période de domestication du chat, seulement les périodes pendant lesquelles il s'est diffusé. «D’ailleurs, est-ce qu’on peut vraiment parler de domestication du chat, encore aujourd'hui», ajoutent-ils.