Le 27 septembre, devant le Sénat américain, Christine Blasey Ford, professeure de psychologie qui accuse le juge républicain Brett Kavanaugh d'agression sexuelle, s'est érigée en porte-parole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Trois choses indispensables à savoir sur cette universitaire qui a ému l'Amérique aux larmes.
Elle est devenue le porte-parole des victimes d'agressions sexuelles
Professeure de psychologie à l'université Palo Alto, chercheuse à Stanford, mariée et mère de deux garçons, Christine Blasey Ford a tout de l'Américaine sans histoire. Si elle n'était a priori pas destinée à se retrouver sur le devant de la scène, l'accusatrice de Brett Kavanaugh s'est fait la voix de nombreuses victimes de violences sexuelles, silencieuses par honte ou par peur des représailles. Devant le Sénat, l'accusatrice du juge républicain a déclaré : «Je ne suis pas ici parce que je le veux. Je suis terrifiée. Je suis ici parce que je pense que c'est mon devoir civique de vous dire ce qui m'est arrivé quand Brett Kavanaugh et moi étions au lycée».
Pendant quatre heures, Christine Blasey Ford a détaillé avec précision des faits qui se seraient déroulés il y a 36 ans. La voix tremblante et très souvent au bord des larmes, la professeure a ému toute l'assemblée et a largement été félicitée pour son courage. A la sénatrice démocrate qui lui demandait comment elle pouvait être si sûre de l'identité de son agresseur, la mère de famille a répondu : «De la même façon que je suis sûre d'être en train de vous parler maintenant».
Elle met à mal le parti républicain
Ce qui était à l'origine une accusation d'agression sexuelle est rapidement devenu une affaire d'Etat. En portant des allégations contre Brett Kavanaugh, candidat à la Cour suprême et protégé de Donald Trump, Christine Blasey Ford a, sans le vouloir, accru la guerre des partis dans un pays déjà extrêmement divisé. Lors des auditions des deux protagonistes de l'affaire par la commission judiciaire du Sénat américain, démocrates et républicains ont tout fait pour tenter de mettre à mal la défense du parti adverse.
Si les démocrates se sont énergiquement ralliés à l'Américaine, les républicains eux, ont été convaincus par le magistrat de 53 ans. Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud, a notamment déclaré à Brett Kavanaugh : «Vous vivez un enfer et vous n'avez pas à vous excuser de quoi que ce soit». Même son de cloche pour le président américain qui, sur Twitter, a réitéré sa confiance à son candidat, en qualifiant son témoignage de «puissant, honnête et captivant».
Judge Kavanaugh showed America exactly why I nominated him. His testimony was powerful, honest, and riveting. Democrats’ search and destroy strategy is disgraceful and this process has been a total sham and effort to delay, obstruct, and resist. The Senate must vote!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 27 septembre 2018
Elle a reçu le soutien de nombreuses personnalités
Suite à l'audition très médiatisée de Christine Blasey Ford, célébrités et anonymes se sont massivement ralliés derrière la femme de 51 ans. En tête de file, l'actrice et activiste Alyssa Milano, à l'origine du hashtag #MeToo, a confié : «Je sais à quel point c'est difficile, et je sais ce qu'elle a dû traverser pour être présente ici et répondre à ces questions. Donc il est important pour moi de la soutenir, et de soutenir les survivants d'agressions sexuelles à travers le monde».
Le chanteur John Legend, lui, a tweeté : «Levez la main si vous pensez qu'il y a ne serait-ce qu'une chance infime que Kavanaugh n'a jamais bu au point de ne pas se rappeler de ses faits et gestes. Il ment comme il respire».
Raise your hand if you believe there's even a tiny chance Kavanaugh has never had so much to drink that he didn't remember some of the night's events. He's obviously a liar.
— John Legend (@johnlegend) 28 septembre 2018
Un internaute a également suggéré de «donner un foutu café à Christine Blasey Ford, puis une médaille et les remerciements de millions de gens normaux impressionnés par son éloquence et son courage».
Give Christine Blasey Ford some goddamn coffee, and then a medal and the thanks and appreciation of millions of decent people blown away by her eloquence and bravery. #KavanaughConfirmationHearing
— Tim Teeman (@TimTeeman) 27 septembre 2018