Une plage grecque, en plein mois d'août. Un touriste sud-africain, Adam Catzavalos, en vacances avec son épouse et ses enfants, se filme avant d'envoyer sa vidéo via l'application Whatsapp à ses amis.
«Laissez-moi vous donner le bulletin météo : ciel bleu, belle journée, mer magnifique. Pas un p***** de kaffir en vue, un paradis sur terre!», commente-t-il ainsi.
Cette vidéo initialement privée, a pourtant déclenché une polémique nationale dans son pays d'origine.
La raison ? Adam Catzavelos a utilisé le mot «kaffir», une insulte qui désigne une personne noire.
Depuis 2000, ce mot, qui renvoie à la période de l'apartheid, est d'ailleurs prohibé en Afrique du Sud, et considéré comme un crime d'injure.
Discrédit sur l'ensemble de la famille
A partir du moment où la vidéo est devenue virale, le touriste a été rapidement identifié, et des données personnelles comme son adresse et son numéro de téléphone, ont été divulguées.
Sa famille dit avoir reçu de nombreuses menaces de mort et vivre depuis dans la peur.
«Nous sommes terrifiés. Je n'avais jamais expérimenté la peur auparavant. Désormais, quand je me rends de mon domicile à celui de ma mère, 800 mètres plus loin, je regarde sans cesse derrière moi», a ainsi confié le grand frère d'Adam Catzavelos au quotidien the Sunday Times.
Son grand frère s'est aussi immédiatement désolidarisé de ces propos, arguant : «que sa famille était couverte de honte. (...) Il n'a pas seulement trahi sa famille, il a aussi trahi ses enfants, les amis de ses enfants...».
Adam Catzavelos a donc été licencié de l'entreprise familiale qui fabrique des sauces pour la grande distribution.
En outre, l'école où sont scolarisés ses enfants, lui a interdit de franchir les grilles.
Le spectre de l'apartheid agite tellement l'Afrique du Sud, que plusieurs magasins Nike, où travaille sa femme, ont fermé la semaine passée, par peur de représailles, note le Times.
En mars dernier, rappelle le Monde, une femme blanche a été condamnée à deux ans de prison ferme, après avoir insulté 40 fois un policier noir de «kaffir».