La Cour d’appel d’Aix-en-Provence a décidé d’assouplir, ce vendredi, le contrôle judiciaire du militant Cédric Herrou, devenu le symbole de l’aide aux migrants à la frontière franco-italienne.
Cédric Herrou avait demandé ce jeudi la levée de son contrôle judiciaire, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel.
Selon les déclarations de son avocat, Me Bruno Rebstock, qui a salué une décision «encourageante», si l’obligation de se présenter tous les quinze jours à la gendarmerie est maintenue, «Cédric Herrou récupère son passeport, peut quitter le territoire national en information le juge d’instruction, et peut librement fréquenter les gares et les parvis».
Le militant s’est lui-même exprimé sur les réseaux sociaux, confirmant l’information, et ajoutant qu'il était libre de se rendre en Italie, «mais uniquement pour raisons professionnelles».
Délibéré CJ. Pointer tous les 15 jours. Je récupère mon passeport, peux quitter le territoire national en informant le juge d'instruction et peux librement fréquenter les gares et leurs parvis. Pour l'Italie, peux m'y rendre mais uniquement pour raisons professionnelles
— Cédric Herrou (@CedricHerrou) 10 août 2018
Il s’est également confié auprès de l’AFP, se déclarant «soulagé personnellement». «Ma vie sera plus simple et cela signifie aussi que l'on ne me considère pas comme un délinquant ou quelqu'un de dangereux», a déclaré Cédric Herrou.
«On criminalise les personnes qui aident les migrants alors que nous sommes de simples citoyens qui réagissent aux défaillances des Etats sur le sujet», a-t-il ajouté.
Pour obtenir cet assouplissement de son contrôle judiciaire, en place depuis le 23 juillet 2017, quand il avait été arrêté en gare de Cannes avec des demandeurs d'asile, Cédric Herrou s’est appuyé sur la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet dernier selon laquelle une aide désintéressée au «séjour irrégulier» des étrangers ne saurait être passible de poursuites, en raison du principe de fraternité.
«C'est un moyen de bloquer mes actions en fait, d'entraver ma liberté et non pas seulement de la contrôler. C'est un moyen de punir les gens avant de les avoir jugés», avait-il dénoncé jeudi, au moment de plaider sa cause devant la chambre d’instruction de la cour d’appel.